Il y a quatre ans, le 22 août 2021, la France se hissait à l’avant-garde démocratique en promulguant la loi Climat et résilience. Celle-ci ne sortait pas d’un cénacle technocratique, mais de l’intelligence collective de 150 citoyens tirés au sort et réunis par le président de la République dans la convention citoyenne pour le climat, afin de répondre à un défi vital : réduire de 40 % nos émissions de gaz à effet de serre avant 2030.
Parce qu’elle traduit, au moins partiellement, 146 des 149 propositions de la convention citoyenne, cette loi n’est pas un compromis partisan, mais un contrat civique. Elle n’est pas qu’une déclaration d’intention. Elle s’attaque au quotidien : consommer, produire, se déplacer, se loger, se nourrir, protéger l’environnement. Elle a posé des jalons inédits : ZAN [l’objectif de zéro artificialisation nette], passoires thermiques, extension des ZFE [zones à faibles émissions], verdissement de la commande publique, bornes de recharge, délit d’écocide…
Au printemps 2021, la gauche n’avait pourtant pas de mots assez durs pour ce texte « insuffisant », y voyant une « trahison ». La députée (Génération écologie) des Deux-Sèvres Delphine Batho dénonçait alors une opération de communication. En vérité, en confondant la pureté du verbe et l’efficacité de l’action, la gauche a choisi la surenchère plutôt que le résultat.
Plutôt que de reconnaître l’ambition de ce texte et accélérer sa mise en œuvre – financement, accompagnement, acceptabilité –, elle a choisi la posture radicale, qui crispe les positions et alimente les antagonismes. Or, nous savions que cette loi et son application bousculeraient nos concitoyens. La suite nous prouva que nous avions raison.

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