
Les Ecologistes ont rassemblé une partie de la gauche, jeudi 4 septembre après-midi, pour mutualiser leurs propositions en vue d’un gouvernement de gauche pour remplacer François Bayrou, a déclaré la cheffe du parti, Marine Tondelier, lors d’une conférence de presse.
L’écologiste avait invité tous les partenaires de gauche à se réunir pour préparer l’après-Bayrou, mais La France insoumise (LFI) a immédiatement décliné l’invitation. Le PS, le PCF, Génération. s, les ex- « insoumis » de L’Après et de Debout !, le parti de François Ruffin, étaient présents à cette réunion, a appris l’Agence France-Presse.
« Il est important que tout le monde ait reçu le message que, oui, la gauche et les écologistes se préparent à gouverner », a affirmé Mme Tondelier lors d’une conférence de presse des Ecologistes pour présenter leur « plan de sortie de crise » et leurs propositions de budget.
Le PS avait déjà présenté samedi dernier son projet de budget de remplacement.
Une diminution plus progressive de la dette
Cette réunion avait pour objectif de « sortir des propositions communes », a précisé Mme Tondelier. « Un alignement sur le fond et d’un point de vue stratégique » a été constaté, a précisé une source socialiste à l’issue de la rencontre.
Cela « ne remplace absolument pas le programme du Nouveau Front populaire », a assuré Mme Tondelier, « mais, dans un contexte spécifique qui est celui actuel, on a des propositions spécifiques à faire ».
« Quand on vous dit que 42 % des personnes qui gagnent le smic ou moins dans ce pays se privent d’un repas par jour, on ne va pas leur expliquer qu’on leur souhaite bon courage et qu’on va attendre tous ensemble le grand soir », a-t-elle martelé.
Comme le PS, Les Ecologistes se disent prêts à renoncer au 49.3 et à faire des compromis pour faire passer leurs mesures.
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S’ils partagent la préoccupation de François Bayrou quant à la dette, ils proposent de réduire plus progressivement le déficit (− 11,7 milliards d’euros en 2026 et − 13 milliards en 2027), pour le ramener à 3,7 % en 2030. Ils proposent 28,5 milliards de recettes fiscales (notamment par le biais de la taxe Zucman sur les très hauts patrimoines, la contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises).
Côté dépenses, ils proposent d’investir notamment dans la défense (+ 6 2 milliards d’euros), la bifurcation écologique (+ 9 1 milliards), les services publics (+ 6 1 milliards, avec une hausse des salaires des professeurs de 15 % sur cinq ans), la protection sociale (+ 6 3 milliards, avec l’abrogation de la mesure d’âge de départ à la retraite à 64 ans).
Ils prévoient aussi 16,6 milliards d’euros d’économies, axés notamment sur les exonérations de cotisations sociales pour les entreprises et les niches fiscales néfastes au climat.