Vladimir Poutine avait prévenu : « Ce ne sont pas les dirigeants qui gagnent les guerres, mais les écoliers et les prêtres. » Lors d’une discussion télévisée avec les Russes, le 14 décembre 2023, le chef du Kremlin s’était adressé aux enseignants et aux chefs d’établissement. Un an plus tard, le message présidentiel est entré dans le quotidien des écoles, tout comme dans celui des églises. Elles sont devenues des caisses de résonance de la propagande, le front arrière du Kremlin depuis le lancement, en février 2022, de son « opération militaire spéciale » en Ukraine. A partir de la rentrée de septembre, les réseaux sociaux locaux ont rapporté de nombreux cas révélateurs.
Ainsi les élèves d’une école de Briansk, dans l’ouest du pays, ont-ils chanté en chœur « Pour la victoire, pour la Russie, pour le Donbass », lors d’une cérémonie en présence du gouverneur régional, qui, dans son discours, a remercié les professeurs d’avoir « honoré les actes héroïques de tous ceux qui se lèvent pour défendre [la] patrie ». Les « héros » du front ukrainien accueillent les élèves d’une école de Tchita, en Sibérie, sous forme de portraits le long d’une fresque murale parsemée de slogans patriotiques.
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