La Charte des Nations unies, première convention internationale d’après-guerre initialement signée par les représentants d’une cinquantaine de pays à San Francisco, le 26 juin 1945, va fêter ses 80 ans. Elle a permis de fonder, au lendemain d’une conflagration mondiale effroyablement meurtrière, un nouveau système international assis sur le respect des droits humains et confié à la sauvegarde de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Son très beau préambule, de tonalité toute philosophique, énonce une aspiration à l’application effective de valeurs morales communes dans la conduite des affaires internationales. Afin de protéger « les générations futures du fléau de la guerre », il prône la « foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites ».

A ces principes s’ajoute une mission : celle de chercher à « créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international » et à « favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ».

Un horizon politique largement inachevé

Il détaille enfin ce qui doit sous-tendre la politique future : « pratiquer la tolérance », « unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales », « accepter des principes et instituer des méthodes » garantissant le seul usage des armes dans l’intérêt commun, mais aussi encourager, par le biais du soutien à l’action des institutions internationales, « le progrès économique et social de tous les peuples ».

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Ce préambule sera par la suite largement développé par la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée à l’Assemblée générale de l’ONU (1948). Premier catalogue des droits humains conçus à l’échelle mondiale, elle assume sa vocation de guide politique et moral à l’usage de toutes les nations présentes ou futures. Sa postérité normative exceptionnelle a, de plus, inspiré toutes les conventions internationales ou régionales de protection des droits humains ayant suivi, ainsi que des cours judiciaires internationales et régionales permettant un recours international face à leurs violations par les Etats.

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