Pour Donald Trump, le droit de douane est non seulement « le plus beau mot du dictionnaire », mais aussi son arme favorite pour obtenir des concessions diplomatiques et économiques. Dernier exemple en date : le président américain a menacé, dimanche 30 mars, la Russie d’imposer des droits de douane de 25 % à 50 % sur son pétrole si elle bloquait ses efforts pour mettre fin à l’invasion en Ukraine. Bluff ou réalité ?
C’est la question que se posent les pays du monde entier, à quelques heures de l’annonce de droits de douane réciproques, mercredi 2 avril, baptisé pour l’occasion « Liberation Day », ou « jour de libération ». Cette loi du talion, qui consiste à aligner les taxes d’importation sur celles de ses partenaires, marquerait la fin d’un système commercial bâti au lendemain de la seconde guerre mondiale sur le principe de non-discrimination, à savoir que les tarifs doivent être les mêmes pour tous les pays, qu’ils soient riches ou pauvres, sauf en cas d’accord commercial.
M. Trump semble décidé à appliquer les nouvelles taxes douanières, même s’il ne ferme pas la porte à des accords après mercredi, « si les gens sont prêts à nous donner quelque chose de grande valeur [en retour] », comme il l’a expliqué, samedi 29 mars, dans un entretien à la chaîne américaine NBC News. Il a par ailleurs, le lendemain, semblé tempérer un peu l’ampleur de la rétorsion, en déclarant que ces droits de douane « seront bien plus généreux, (…) ils seront plus doux que ceux que ces pays ont [imposés] aux Etats-Unis au fil des décennies ».
Le président américain a déjà annoncé la mise en place de droits de douane de 25 % sur les importations d’automobiles et leurs composants à partir de mercredi, qui s’ajoutent aux 25 % sur l’acier et l’aluminium, et aux 20 % supplémentaires sur toutes les marchandises en provenance de Chine.
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