Les drapeaux de 61 délégations, dont celle de la France, tournoient dans le ciel du Salvador vendredi 5 septembre, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux mondiaux de surf. Des athlètes souriants défilent avec ces étendards devant les vagues de l’océan et le logo « Surf City » – un projet du président du Salvador, Nayib Bukele, qui a transformé plusieurs villages de la côte Pacifique en destination touristique. Ici, personne ne s’émeut du fait que le pays a sombré dans un régime autoritaire.

Pour couvrir l’événement, les services de communication de la présidence ont envoyé six photographes, sans compter les vidéastes et les youtubeurs qui, eux aussi, s’activent pour capter les visages de spectateurs venus de toute la planète. Le président de l’Association internationale de surf, Fernando Aguerre, remercie avec effusion le président salvadorien dans son discours. Le lendemain, les réseaux sociaux du gouvernement reprendront à foison un même message : « Le monde entier vient surfer au Salvador : encore une réussite du président Bukele. »

En 2024, le Salvador a accueilli 3,5 millions de touristes, devenant le pays le plus visité d’Amérique centrale, devant le Costa Rica et ses 2,6 millions de visiteurs. A Surf City, les prix des hôtels et des restaurants sont destinés à une clientèle aisée et sont inaccessibles pour les Salvadoriens. Cet afflux inédit dans un pays de 6 millions d’habitants s’explique en grande partie par le démantèlement des deux principaux gangs criminels – la Mara salvatrucha (MS-13) et le Barrio 18 – qui faisaient régner la terreur. Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Nayib Bukele bénéficie d’un taux de popularité exceptionnel, avoisinant les 85 %, largement porté par ce bilan sécuritaire.

« Disparitions forcées »

Il vous reste 78.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version