Sur le parvis bondé de Notre-Dame de Paris : « Une date comme ça, ça ne s’oublie pas, c’est comme s’il était mort le jour de Noël »

En ce lundi de Pâques, touristes et fidèles se mêlent sur le parvis bondé de Notre-Dame de Paris. Entre les portes ouvertes de la cathédrale se distingue, juste à côté de l’autel et du cierge pascal, un grand portrait du pape François, dont le nom est sur toutes les lèvres, ou presque. « Une date comme ça, ça ne s’oublie pas, c’est comme s’il était mort le jour de Noël », souffle une jeune femme à la sortie de la messe de midi, célébrée en l’honneur du pape.

Sur le parvis bondé de Notre-Dame de Paris, le 21 avril 2025.

Stéphane est venu en famille à Paris, avec son épouse et ses cinq enfants, pour l’anniversaire de sa mère, Isabelle. Catholiques pratiquants, ils sont tous venus visiter la cathédrale et assister à la messe. La mort du pape le lundi de Pâques, après la célébration de la résurrection de Jésus dans la religion chrétienne qui est « au fondement de notre foi », est, pour cet homme de 44 ans, un « beau » symbole, un « clin d’œil divin ».

« C’était un pape apprécié, humain, humaniste, proche des plus pauvres, moderne dans le bon sens du terme », estime ce vétérinaire. Son fils, Marin, 16 ans, abonde, lui qui a appris la mort de son « premier pape » sur les réseaux sociaux : « C’était un pape abordable, qui parlait toutes les fois, et allait vers tous, surtout les plus pauvres. » Le jeune homme en veut pour preuve les choix du souverain pontife pour ses déplacements français : « Il était là où on ne l’attendait pas : il avait refusé de venir à Notre-Dame, mais il était allé à Marseille pour parler à une plus grande diversité de personnes. » Pour son frère Juste, 17 ans, qui l’avait vu lors des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), François était aussi « le pape des jeunes ». Tous deux décrivent un « événement qui marque » et espèrent que « le suivant sera aussi bien ».

Didier, Isabelle et Stéphane, sur le parvis bondé de Notre-Dame de Paris, le 21 avril 2025.
Didier, Isabelle et Stéphane, sur le parvis bondé de Notre-Dame de Paris, le 21 avril 2025.

Didier, leur grand-père, a, lui, plutôt eu l’impression d’un pape qui a « eu des difficultés à garder la porte bien ouverte à ceux qui souhaitaient le respect de la tradition ». Il ne souhaite cependant pas « opposer tradition et progressisme ». « Il y a une soif de spiritualité, surtout chez les jeunes, il n’y a qu’à voir le nombre de baptêmes en augmentation, c’est important de saisir cela », souligne-t-il surtout.

Si nombreux sont ceux qui saluent l’action d’un pape « ouvert », « très politique », « réformateur », « progressiste », d’autres fidèles, bien qu’émus, ne cachent pas ne pas s’être reconnus dans les messages du pape François. « On ne peut pas dire que c’est celui des trois derniers papes que nous avons préféré », euphémise Elisabeth, retraitée. « J’ai peur que [le pape] François ait pris l’Eglise pour une super ONG, on aurait aimé davantage de transcendance », explique-t-elle. Passé le « recueillement », tous scruteront de près l’élection de son successeur.

Eléa Pommiers

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