Le premier ministre, François Bayrou, quitte l’hémicycle lors de la séance des Questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 14 mai 2025.

L’Assemblée nationale a repoussé, mardi 1er juillet, une motion de censure du gouvernement de François Bayrou, défendue par les socialistes qui reprochent au premier ministre de ne pas s’engager à déposer au Parlement un texte permettant de débattre de l’âge légal de départ à la retraite fixé à 64 ans depuis la réforme entreprise par Elisabeth Borne.

Sans surprise, la tentative de renversement − la huitième visant le gouvernement de François Bayrou − soutenue par l’ensemble de la gauche n’a recueilli que 189 voix sur les 289 nécessaires, le Rassemblement national ayant annoncé qu’il ne la voterait pas, et renvoyant une éventuelle censure aux débats budgétaires à l’automne.

Les socialistes − qui se sont accordés avec le gouvernement en janvier sur une non-censure sur le budget de l’Etat et de la Sécurité sociale − reprochent à François Bayrou d’avoir promis dans son courrier initial une discussion entre partenaires sociaux « sans totem ni tabou », et d’avoir promis le « dernier mot au Parlement », avant de fermer la porte à un rabaissement de l’âge légal de départ et à l’idée de déposer un texte comportant la mesure d’âge au Parlement.

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« En rompant votre promesse, vous avez choisi le déshonneur », a lancé depuis la tribune la socialiste Estelle Mercier, en défense de la motion de censure. « Vous avez méthodiquement vidé de son sens le conclave sur les retraites », a ajouté la députée, associant ce fin connaisseur d’Henri IV à la figure d’un « Ravaillac », qui a « poignardé la liste de [ses] engagements ».

En réponse, François Bayrou a ironisé sur la motion de censure, prétexte selon lui pour que le Parti socialiste rappelle qu’il est « dans l’opposition », et a invoqué « le devoir » de « l’intérêt général », « plus fort que toutes les menaces » de censure.

Sur les retraites, le premier ministre a promis qu’il y aurait « un projet de loi » reprenant les « progrès » du « conclave », sans préciser si ce texte serait distinct du projet de budget de la Sécurité sociale, dans lequel il a déjà prévu d’intégrer certains points de consensus entre les syndicats et le patronat.

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Le Monde avec AFP

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