
Des parlementaires démocrates ont annoncé, jeudi 18 septembre, qu’ils allaient proposer une loi pour « protéger la liberté d’expression » menacée selon eux par le président américain, Donald Trump, et son gouvernement.
Consacrée par le premier amendement de la Constitution, la liberté d’expression est un élément fondateur de la démocratie américaine. Une liberté que ces élus jugent bafouée par l’administration Trump, alors qu’ils dénoncent comme de la censure la suspension, mercredi, de la populaire émission de l’animateur star Jimmy Kimmel, pour des commentaires jugés déplacés après l’assassinat le 10 septembre du militant pro-Trump Charlie Kirk.
« C’est de la censure. Un contrôle étatique de la parole. Ce n’est pas l’Amérique », s’est indigné le sénateur Chris Murphy lors d’une conférence de presse au Congrès à Washington, en accusant Donald Trump d’« exploiter » cette « tragédie nationale » pour « détruire l’opposition politique » au lieu de « rassembler le pays ».
« La pente vers l’autocratie »
« La liberté d’expression est une pierre angulaire de notre démocratie et ce gouvernement tente de l’étouffer. Ils ne veulent même pas que les gens s’expriment quand ils n’aiment pas ce qu’ils disent. C’est la pente vers l’autocratie », s’est alarmé Chuck Schumer, le patron de la minorité démocrate au Sénat, y voyant une « croisade sans fin ».
La proposition de loi défendue par plusieurs élus démocrates vise à « créer une protection spécifique pour ceux qui sont ciblés pour des raisons politiques », a expliqué M. Murphy. Elle prévoit « des conséquences réelles pour les responsables gouvernementaux qui utiliseraient leur pouvoir pour s’en prendre à la liberté d’expression », a-t-il ajouté, sans précision sur ces mesures ni sur un possible calendrier pour le cheminement du texte au Congrès.
Le texte aura vocation à « protéger églises, associations, journaux, universités, étudiants, travailleurs, de tout président qui cible ses opposants politiques » − certains particulièrement dans le viseur de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche −, a listé l’élu à la Chambre de représentants Greg Casar.
La presse accusée d’être partisane
Les parlementaires démocrates ont appelé leurs homologues républicains, majoritaires dans les deux chambres, à soutenir leur initiative en faisant « passer la santé de notre démocratie avant la loyauté à leur leader ».
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Les récentes déclarations de la ministre de la justice américaine, Pam Bondi, qui a estimé que les « discours haineux » n’étaient pas protégés au titre du premier amendement, ont également fait bondir, de même que les attaques de l’administration Trump contre la presse traditionnelle accusée d’être partisane.
« Quand vous avez une chaîne, que vous diffusez des émissions en soirée, et qu’ils ne font que s’en prendre à Trump », a déclaré Donald Trump, jeudi, aux journalistes à bord d’Air Force One, « Je pense que leur licence devrait leur être retirée », une proclamation qui constitue sa plus grave menace pour la liberté des médias.
Le président américain avait par ailleurs annoncé, mardi, poursuivre le New York Times en diffamation, exigeant 15 milliards de dollars (12,7 milliards d’euros environ) de dommages et intérêts, après avoir dit en juillet réclamer au moins 10 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros environ) au Wall Street Journal pour diffamation également.