L’ascension fulgurante de l’industrie des véhicules électriques (VE) chinois suscite crainte et admiration en Europe, que ce soit pour sa supposée supériorité technologique ou pour son écosystème accompli. Il est vrai que le désamour des Européens pour Tesla a profité à son concurrent chinois BYD, dont les ventes sur le Vieux Continent ont dépassé, en avril, celles de l’entreprise d’Elon Musk (7 231 unités contre 7 165).

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Pourtant, BYD est frappé par une tempête médiatique en raison de sa santé financière douteuse. Le 23 mai, Wei Jianjun, le président du groupe concurrent Great Wall Motors, a déclaré, dans un entretien à la chaîne financière de Sina.com, qu’un « Evergrande de l’industrie automobile existe déjà », bien qu’il n’ait pas encore « explosé ». Pour mémoire, Evergrande est l’ex-numéro un de l’immobilier chinois, dont la chute subite, en 2021, avait fait éclater la bulle immobilière du pays, et son nom est devenu synonyme de montage financier frauduleux. Le nom de BYD circule depuis sur les réseaux sociaux, à tel point que l’intéressé s’est senti obligé de publier un long démenti, le 30 mai, pour fustiger « la calomnie ».

Ce n’est pourtant pas la première fois que BYD est comparé au défunt géant de l’immobilier. En janvier, Bloomberg a révélé l’existence des dettes cachées du roi des VE, en citant un rapport du cabinet de recherche GMT, basé à Hongkong, déjà réputé pour avoir décelé, dès 2016, des irrégularités dans les comptes d’Evergrande. Selon ce rapport, les dettes réelles de BYD s’élevaient, en juin 2024, à 323 milliards de yuans (près de 40 milliards d’euros), soit dix fois plus que le chiffre officiel de 27 milliards de yuans, pour un chiffre d’affaires de 301 milliards de yuans.

Bombe à retardement

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