« Je suis un chercheur en science de la représentation et vous êtes mon échantillon », annonce Jérôme Rouger à l’attention du public. Sur la scène du Théâtre de Belleville, à Paris, fiches Bristol en main et paperboard installé à ses côtés, le comédien délivre, en ce mois de décembre, ses Conseils aux spectateurs, titre de sa nouvelle et facétieuse conférence-spectacle. Ce n’est pas la première fois que cet auteur s’empare de ce genre théâtral en plein essor, qui requiert une bonne maîtrise de l’art de l’éloquence. Dans Pourquoi les poules préfèrent être élevées en batterie – autre « conférence spectaculaire » qu’il reprend dans la même salle –, Jérôme Rouger se mue en « directeur de l’Ecole d’agriculture ambulante » pour s’interroger, entre données véridiques et humour délicieusement absurde, sur les droits de la poule et les conditions de vie de l’œuf.
La démarche « à la fois scientifique et poétique » de cet acteur poitevin rejoint celle de nombreux artistes qui, depuis cinq ans, cartonnent sur le front de ce format scénique particulier nommé conférence-spectacle théâtrale, dansée ou performative. Entre références documentées et illustrations scéniques, ces performances au ton mi-docte, mi-piquant donnent des informations toujours bonnes à prendre sur un ton ludique, faisant passer crème un contenu parfois complexe.
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