Histoires Web lundi, décembre 22
Les assaillants de l’attentat de Sydney se sont entraînés en Australie, selon la police

Selon des documents judiciaires dévoilés lundi 22 décembre par la police australienne, les deux assaillants de l’attentat antisémite de la plage de Bondi, à Sydney, s’étaient entraînés en Australie avant leur tuerie.

Sajid Akram, 50 ans, un ressortissant indien entré sur visa en Australie en 1998, et son fils Naveed Akram, né dans le pays il y a vingt-quatre ans, ont attaqué un rassemblement au premier jour de la fête juive de Hanoukka, le 14 décembre, faisant quinze morts. L’enquête a révélé qu’ils avaient passé le mois de novembre dans la région de Davao, aux Philippines, laissant à penser qu’ils avaient pu s’entraîner sur place lors de leur séjour, survenu quelques semaines avant l’attaque.

Lundi, la police australienne a aussi révélé que les deux hommes avaient fustigé les « sionistes » dans une vidéo retrouvée sur un téléphone portable. Dans la séquence, le père et son fils sont assis devant un drapeau de l’organisation Etat islamique, récitant un passage du Coran. La police avait déjà rapporté que les assaillants avaient été inspirés par « l’idéologie de l’Etat islamique ». Toujours selon ces documents judiciaires, Sajid et Naveed Akram ont également effectué des « repérages » sur la plage, quelques jours avant la tuerie.

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Par ailleurs, l’assaillant qui a été blessé grièvement blessé par la police, le fils, Naveed Akram, a été transféré, lundi, de l’hôpital où il était soigné vers une prison, a affirmé la police. Il a été inculpé pour terrorisme et quinze meurtres. Son père a été abattu lors de l’attaque.

Renforcement de la législation sur les armes

En réponse à l’attentat, le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud, l’Etat le plus peuplé d’Australie et dont Sydney est la capitale, a présenté, lundi, des lois sur les armes qu’il formule comme les plus « strictes du pays », ainsi qu’une interdiction d’afficher des symboles terroristes.

« Nous ne pouvons pas faire comme si le monde était le même qu’avant cet acte terroriste de dimanche », a soutenu le premier ministre de la Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns, devant la presse. « Je donnerais n’importe quoi pour revenir en arrière d’une semaine, d’un mois, de deux ans, pour faire en sorte que cela n’arrive pas, mais nous devons nous assurer de prendre des mesures pour que cela ne se reproduise jamais. »

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La nouvelle règle va décroître le nombre d’armes autorisées à quatre par individu. Les personnes exemptées, comme les fermiers, pourront posséder jusqu’à dix armes. Le gouvernement estime qu’il y aurait 1,1 million d’armes à feu en circulation en Nouvelle-Galles du Sud. La loi interdirait également l’affichage de « symboles terroristes », notamment le drapeau de l’Etat islamique, qui a été retrouvé dans une voiture immatriculée au nom du fils, Akram. Les autorités pourront également interdire les manifestations pendant une période pouvant aller jusqu’à trois mois à la suite d’un attentat.

Programme national de rachat d’armes

Chris Minns a par ailleurs déclaré lundi qu’il envisagerait, l’année prochaine, un durcissement de la législation sur les discours de haine, notamment sur les slogans appelant à « mondialiser l’intifada », en référence aux soulèvements palestiniens contre Israël en 1987-1993 puis au début des années 2000. Le gouvernement fédéral australien a également annoncé un ensemble de réformes concernant la détention d’armes à feu et les lois sur les discours de haine, ainsi qu’une révision des services de police et de renseignement.

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Après avoir annoncé qu’il comptait durcir la législation australienne contre l’extrémisme, le premier ministre, Anthony Albanese, a annoncé vendredi un programme de rachat des armes à feu en circulation. Il a martelé qu’il « n’y a aucune raison pour qu’une personne vivant dans la banlieue de Sydney ait besoin d’autant d’armes à feu », en référence aux six armes légalement détenues par Sajid Akram. Il s’agit du plus grand rachat d’armes depuis 1996, lorsque l’Australie avait durci la réglementation sur les armes à feu à la suite d’une fusillade de masse qui avait fait trente-cinq morts à Port Arthur.

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Lundi, Anthony Albanese a appelé à un soutien bipartite pour instaurer « une infraction aggravée pour les discours haineux » et d’autres nouvelles lois en la matière. Le premier ministre travailliste a aussi présenté ses excuses à la communauté juive, alors que les forces de l’ordre ont été accusées de n’avoir pas mis les moyens nécessaires pour sécuriser le rassemblement du 14 décembre à Bondi Beach.

Le Monde avec AFP

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