Le 7 juillet, un incendie ravageait 570 hectares près de Narbonne [Aude]. Des chevreuils, des renards, des lapins, des faons, des marcassins, des rapaces, mais aussi des lézards et des insectes ont été piégés par les flammes. Selon Marine Laullon, cofondatrice de l’association de secours animalier Wany the Pooh, des riverains en pleurs lui ont expliqué avoir entendu des animaux hurler de terreur.

Sur place, les bénévoles ont retrouvé des cadavres calcinés par milliers, du hérisson réduit en cendres au serpent figé dans une ultime tentative de fuite. Les rares rescapés erraient dans un désert noirci, sans abri. D’autres, brûlés ou affamés, ont agonisé des jours durant.

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La sécheresse qui provoque ces incendies a des effets moins spectaculaires dans les zones habituellement marécageuses. Pourtant, elle y fait aussi des ravages : les insectes, les oiseaux et les amphibiens y cherchent désespérément de l’eau pour s’abreuver ou élever leurs petits, et on observe, lors des années les plus chaudes, une quasi-absence de reproduction pour certaines espèces.

Depuis juin, une autre catastrophe frappe les zones humides de Loire-Atlantique. Touchés par le botulisme, des milliers de canards, de poules d’eau et de hérons ont été retrouvés morts, noyés par une paralysie qui les empêche de redresser la tête hors de l’eau. Cette maladie, provoquée par la prolifération d’une bactérie dans les eaux chaudes et stagnantes, les a terrassés.

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Le mal n’est pas que climatique : si la sécheresse a réduit les marais, les niveaux d’eau ont aussi été abaissés pour privilégier les cultures fourragères. Les intérêts économiques des éleveurs l’ont emporté sur la survie des animaux du marais. Là où la vie devrait abonder, on ne trouve plus qu’un sinistre décor rempli de cadavres.

Prolifération de cyanobactéries

Dans les rivières et les eaux stagnantes, la souffrance est silencieuse, mais tout aussi létale. Les poissons ont une température interne corrélée à celle de leur milieu et, passé un certain seuil, leur stress augmente jusqu’à la dégradation mortelle de leur métabolisme. Certains poissons emblématiques, comme les truites ou les saumons, et la plupart des poissons de France métropolitaine survivent difficilement dans des eaux de plus de 25 ºC.

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