Les Druzes représentent la dernière branche constituée de l’Islam, issue d’un schisme, au XIe siècle, et d’une prédication de type initiatique. L’islam druze a beau reconnaître le Coran comme livre sacré, il proscrit la polygamie, ne prescrit pas la circoncision et n’encourage pas au martyre. Le symbole druze est une étoile à cinq branches reprenant les couleurs associées à l’esprit (vert), à l’âme (rouge), au verbe (jaune) et aux deux ailes de la prédication (bleu et blanc).
Les Druzes ne sont qu’environ 1 million, répartis entre la Syrie (450 000), le Liban (300 000), Israël et le Golan occupé (150 000), ainsi que la diaspora (100 000). L’avocate Amal Clooney, née Alamuddin, est sans doute la personnalité la plus célèbre de cette diaspora druze. Minorité longtemps persécutée, les Druzes sont implantés dans des massifs montagneux d’une importance stratégique, qu’il s’agisse du djebel druze en Syrie, de la Galilée en Israël, du Chouf au Liban ou du plateau syrien du Golan, occupé par Israël depuis 1967 (et annexé depuis 1981).
L’équation interne à Israël
Le jeune Etat d’Israël décide, après 1948, de diviser la population palestinienne demeurée sur ses terres en distinguant les chrétiens des musulmans, puis en traitant différemment les Druzes des autres musulmans. Non seulement les Druzes sont considérés comme des « arabophones » plutôt que comme des Arabes, mais ils sont soumis, au même titre que les juifs, à la conscription obligatoire.
En dépit du loyalisme des Druzes, nombreux à servir dans l’armée et dans la police, il faut attendre 2005 pour qu’un portefeuille de plein exercice soit confié à un ministre druze dans un gouvernement israélien. Quant à la loi à valeur constitutionnelle sur « Israël comme Etat-nation du peuple juif », votée en 2018 à l’initiative du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, elle suscite une vive émotion au sein de la communauté druze, inquiète d’être reléguée à un statut de « citoyens de seconde zone » dans un Etat ne reconnaissant plus officiellement que l’identité juive.
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