Pas un mot, pas un geste. La cour d’appel de Lyon a prévu le service minimum d’une simple minute de silence, sans rassemblement, pour commémorer la date symbolique du cinquantenaire de l’assassinat du juge François Renaud, abattu à l’âge de 53 ans, près de son domicile, de plusieurs balles de calibre 38 spécial, à 2 h 30 du matin, le 3 juillet 1975. Les chefs de la juridiction ont refusé à la famille de leur ancien collègue l’accès à une salle d’audience de l’ancien palais des « vingt-quatre » colonnes, là où François Renaud a exercé ses fonctions de juge d’instruction durant neuf ans.

Les fils du magistrat souhaitaient organiser une conférence et déposer des fleurs sous la plaque commémorative rendant hommage au juge « lâchement assassiné », accrochée en 1978 dans le hall des pas perdus. « Au moment où le gouvernement alerte sur les menaces et les risques qui pèsent sur les magistrats en France, il nous semblait intéressant de rappeler comment notre père s’était retrouvé bien seul dans un environnement dangereux », confie Francis Renaud, 73 ans, fils cadet du juge, persuadé que le crime reste non élucidé à cause de pistes sciemment négligées.

Trop polémique, « incompatible » avec l’impartialité des lieux, selon la réponse du cabinet des hauts magistrats adressée au fils du juge. La famille s’est donc résolue à organiser une soirée commémorative privée, jeudi 3 juillet, dans un grand hôtel de la colline de Fourvière, près des lieux du crime.

Image controversée

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