Le diable déambule en ville, faisant tinter ses pièces d’or. Qui va lui ouvrir sa porte ? Ce pourrait être le concept faustien d’une nouvelle émission télévisée, entre « Nus et culottés » (France 5) et « Le Maillon faible » (M6). C’est, en réalité, la situation tragique du secteur de la mode qui se déchire face à la tentation de pactiser avec Shein et ses 23 millions de clients en France.

Mercredi 1er octobre, la rue de Rivoli, à Paris, a craqué. Le géant chinois de l’ultra-fast-fashion en ligne a annoncé un accord avec la foncière SGM, anciennement Société des grands magasins, pour ouvrir, à partir de novembre, six boutiques intégrées « d’abord au sein du BHV, à Paris, puis progressivement dans cinq magasins Galeries Lafayette affiliés et opérés par SGM situés à Dijon, Grenoble, Reims, Limoges et Angers ». De quoi créer « 200 emplois directs et indirects ».

Accusé en vrac d’atteintes aux droits humains, d’engendrer des montagnes de déchets avec ses vêtements à bas coûts ou encore de saper les centres-villes en accélérant la disparition des Jennyfer et consorts, Shein cherche ainsi à redorer au moins l’une de ces étiquettes. Cette incursion dans le domaine physique constitue une première mondiale pour la plateforme. Mais son engagement à « revitaliser les centres-villes partout en France » a été fraîchement accueilli.

Dans une boutique éphémère de la plateforme chinoise de fast-fashion Shein, à Dijon, le 26 juin 2025.

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