Le Parquet géorgien a annoncé, mercredi 30 octobre, l’ouverture d’une enquête pour « falsification présumée » des élections législatives. Elle a également convoqué la présidente pro-occidentale du pays, Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement et critique des résultats, pour qu’elle détaille, jeudi, ses accusations de fraudes à l’adresse du parti au pouvoir et vainqueur déclaré du scrutin. La cheffe de l’Etat « est susceptible de détenir des preuves concernant une éventuelle falsification des élections », poursuit le parquet.

Cette annonce intervient quatre jours après des élections législatives dans cette ancienne petite république soviétique du Caucase qui ont été entachées « d’irrégularités » d’après l’opposition. Selon les résultats officiels, le parti Rêve géorgien, aux commandes depuis 2012 et accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire prorusse, a remporté la victoire.

Par ailleurs, à la suite des accusations de fraudes, un nouveau comptage partiel des voix a été ordonné dans 14 % des bureaux de vote. Il est en cours depuis mardi midi, sans qu’on en connaisse les résultats à ce stade.

L’Union européenne, les Etats-Unis et des observateurs internationaux ont aussi émis des doutes sur la régularité du scrutin. Ces derniers jours, l’Union européenne et les Etats-Unis avaient explicitement demandé à Tbilissi d’ouvrir des enquêtes sur ces allégations d’« irrégularités significatives ».

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Accusations d’achats de voix et de pressions

L’opposition, Salomé Zourabichvili en tête, dénonce depuis samedi soir une élection « volée » et refuse de reconnaître les résultats proclamés par la Commission électorale.

Dans un entretien à l’Agence France-Presse, lundi, la présidente géorgienne avait affirmé qu’un système « sophistiqué » de fraudes suivant « une méthodologie russe » avait permis à Rêve géorgien de remporter, notamment par le biais d’« achats de voix » ou encore des « pressions » envers les électeurs. Le Kremlin a, lui, rejeté des « accusations infondées » et réfuté toute ingérence de la Russie dans le processus électoral en Géorgie.

Voix discordante au sein de l’Union européenne, le premier ministre hongrois Viktor Orban, proche de Vladimir Poutine, avait félicité Rêve géorgien pour sa victoire dans des élections « libres et démocratiques », lors d’une visite lundi et mardi à Tbilissi. Ce soutien appuyé, le seul parmi les Vingt-Sept, a fait grincer des dents à Bruxelles, au moment où la Hongrie détient la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne jusqu’à la fin d’année.

Rêve géorgien est accusé par ses opposants d’orienter le pays vers la Russie, et de s’éloigner de l’objectif, inscrit dans la Constitution, de rejoindre l’Union européenne et l’OTAN.

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Le Monde avec AFP

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