A cinq jours du second tour des élections législatives, la tension monte entre le Rassemblement national et le camp présidentiel. Marine Le Pen a accusé Emmanuel Macron, mardi 2 juillet, de mener un « coup d’Etat administratif », alors que le chef de l’Etat place ses hommes, usant jusqu’au dernier instant de son droit de nomination.

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« C’est une forme de coup d’Etat administratif », a dénoncé sur France Inter la députée réélue du Pas-de-Calais, qui considère, en se fondant « sur des rumeurs », que le chef de l’Etat cherche à « contrer le vote des électeurs, le résultat des élections, en nommant des personnes à [lui], pour qu’ils empêchent, à l’intérieur de l’Etat, de pouvoir mener la politique que les Français veulent ».

Le dernier conseil des ministres avant le premier tour des élections législatives, mercredi 26 juin, a été l’occasion pour l’Elysée d’entamer un vaste mouvement de nominations de hauts fonctionnaires. Le gouverneur militaire de Paris, le nouveau chef d’état-major de l’armée de l’air, le nouveau directeur de l’Union européenne au ministère des affaires étrangères, ainsi que trois ambassadeurs ont notamment été désignés. Le chef de l’Etat a aussi annoncé jeudi à Bruxelles, sa volonté de voir Thierry Breton être reconduit comme commissaire français au sein de l’exécutif de l’Union européenne.

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« Ça s’est toujours fait », reconnaît Eric Ciotti

En outre, Olivier Klein, ancien ministre délégué chargé de la ville et du logement dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, a été nommé recteur de l’académie de Strasbourg. Jean-Philippe Agresti, époux de Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat chargée de la citoyenneté et de la ville, qui a été défaite dimanche soir au premier tour des législatives, a été nommé recteur de la région académique Centre-Val de Loire.

Selon Marine Le Pen, « l’objectif » de telles nominations est « d’empêcher Jordan Bardella de gouverner le pays comme il le souhaite », si le Rassemblement national remporte la majorité dimanche au second tour des législatives. Mme Le Pen a assuré que si son parti accédait au pouvoir, il reviendrait sur ces nominations « pour pouvoir gouverner ».

« Pour des gens qui donnent des leçons de démocratie à la terre entière, c’est quand même étonnant d’agir de cette manière-là », s’est-elle indignée. « Dans ces cas-là, il ne fallait pas dissoudre », a-t-elle insisté. L’allié du RN, le président contesté des Républicains, Eric Ciotti, a également évoqué ces nominations mardi matin sur Europe 1 et Cnews, en estimant que cela illustre « une panique générale » dans le camp présidentiel pour « recaser les proches ». « C’est un signe de défaite, peut être de lucidité, en la matière », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que « ça s’est toujours fait ».

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Le Monde avec AFP

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