Les routes vers l’Assemblée nationale semblent parfois très cahoteuses. Autour de Castres, Mazamet ou Lavaur, le second tour des élections législatives anticipées du 7 juillet va prendre des airs de référendum, sur fond de chantier en cours d’un ruban autoroutier très contesté. Arrivé en tête de la 3e circonscription du Tarn au soir du 30 juin, avec 43,51 % des suffrages, Guilhem Carayon, 25 ans, candidat ciottiste soutenu par le Rassemblement national (RN), va affronter Jean Terlier (28,6 %), avocat élu depuis 2017 sous l’étendard macroniste.

Egalement président de la commission d’enquête à l’Assemblée nationale sur le montage juridique et financier de l’A69, l’ouvrage de 53 kilomètres devant relier Castres à Toulouse (Haute-Garonne), M. Terlier a devancé le candidat investi par le Nouveau Front populaire (NFP), Julien Lassalle (25,39 %), qui s’est désisté. Pendant la campagne, ce dernier, opposé au projet à titre personnel, avait soigneusement évité le sujet de l’autoroute, objet de discorde dans son propre camp, appelant seulement à un moratoire concernant le chantier.

Le candidat du camp présidentiel va devoir relever « un challenge important », selon ses termes, pour remonter un handicap de presque 11 000 voix. « Oui, le dossier de l’A69 a été brûlant, mais le RN, comme à son habitude, se cache sur cette question. » Le candidat espère aussi « capter les voix de la droite républicaine et toutes les voix de gauche ».

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Depuis le début de la semaine, les soutiens se multiplient en effet pour M. Terlier, de tous bords politiques. Après une trentaine de maires de la circonscription, le président socialiste du département, Christophe Ramond, a apporté le sien, total : « Il ne s’agit pas d’un duel entre la gauche et la droite, mais d’un véritable référendum pour faire barrage au RN », a-t-il déclaré. Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie, viendra également soutenir le député sortant, avec lequel elle a toujours été en accord au sujet de la construction de l’autoroute et de son financement par la région. Mardi 2 juillet, une autre personnalité politique, plus inattendue, est venue en soutien à Jean Terlier : Jean-Luc Moudenc, le maire centriste de Toulouse, a défendu « un homme enraciné, fidèle, engagé ».

Réseaux de son père

En face, Guilhem Carayon, ancien porte-parole national des Jeunes Républicains, qui fut un des premiers à approuver la décision d’Eric Ciotti de s’allier avec le RN, a été investi parmi les candidats ciottistes soutenus par le parti d’extrême droite. « A titre personnel, j’aurais aimé mettre quelqu’un face à lui au premier tour, mais on a été pris de court », avait précisé Michèle Tabarot, la présidente de la commission nationale d’investiture du parti Les Républicains (LR).

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