L’écrivain Boris Akounine à Moscou, le 31 janvier 2012.

L’écrivain russe à succès Boris Akounine, critique du pouvoir vivant à l’étranger depuis plus de dix ans, a été condamné par contumace, lundi 14 juillet, à quatorze ans de prison, ont annoncé les agences d’Etat russes.

L’auteur de 69 ans, connu pour ses romans historiques, s’oppose au Kremlin et à son offensive militaire en Ukraine. Il a déjà été placé sur la liste des « terroristes et extrémistes » et classé « agent de l’étranger », qualificatif assorti de règles très strictes, utilisé contre les opposants.

Lundi, un tribunal militaire l’a « condamné par contumace à quatorze ans de prison » pour avoir justifié le « terrorisme », selon l’agence d’Etat Ria Novosti. En cause, une publication sur la messagerie Telegram datée de 2014 dans laquelle il se prononçait « pour la révolution » en Russie, selon le site indépendant Mediazona. Il a aussi été reconnu coupable de « contribution aux activités terroristes » et de manquement à « ses obligations de déclaration en tant qu’agent de l’étranger ».

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Interdiction d’accès à Internet

Sur sa page Facebook, Boris Akounine, de son vrai nom Grigori Tchkhartichvili, s’est moqué du verdict, qui prévoit une interdiction d’accès à Internet. Il a promis une prochaine publication sur les réseaux sociaux « en 2043 » ou « peut-être un peu plus tôt, juste après l’élection de Poutine pour un septième mandat ». Blagueur, il a assuré qu’il reviendrait « en pleine forme, à 87 ans, complètement rééduqué ».

Boris Akounine fait partie des écrivains les plus populaires en Russie malgré son exil, selon un sondage publié samedi par le quotidien Vedomosti. Il avait quitté le pays après l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 par la Russie.

La liste des « agents de l’étranger » compte actuellement un millier de personnes, dont des célébrités comme les écrivains Lioudmila Oulitskaïa et Boris Akounine, ainsi que des journalistes et des opposants de premier plan.

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Le Monde avec AFP

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