
Pour faire face à la menace d’une « agression de l’empire américain », le Venezuela de Nicolas Maduro a annoncé qu’il se tenait prêt à décréter, dès le mardi 30 septembre, l’état de « commotion extérieure ». Cette figure équivalente à un état d’urgence, prévue par la Constitution, octroie des pouvoirs élargis au chef de l’Etat. La mesure a été présentée la veille par la vice-présidente, Delcy Rodriguez, qui s’exprimait devant un parterre de diplomates. « Jamais nous ne livrerons la patrie », s’est enflammée cette dernière, avant de rappeler que si les Etats-Unis doivent attaquer le Venezuela, « tout le pays va souffrir, toute la région va souffrir et même les Etats-Unis vont souffrir ».
Depuis l’arrivée au pouvoir du prédécesseur de Nicolas Maduro, Hugo Chavez, en 1999, Caracas a souvent dénoncé les velléités déstabilisatrices de Washington et l’existence de plans ourdis par l’opposition avec l’aide des Américains pour en finir avec la révolution bolivarienne. Mais c’est la première fois que le gouvernement chaviste déclare un état d’urgence extérieure.
La menace est, cette fois-ci, sérieuse. Sous couvert de lutte contre la drogue, Washington semble décidé à impulser un « changement de régime » à Caracas. Depuis mi-août, une flotte de guerre américaine sillonne la mer des Caraïbes, au large des eaux territoriales vénézuéliennes. Au cours du mois de septembre, trois embarcations en provenance du Venezuela, supposément chargées de cocaïne, ont été coulées et leurs 17 occupants ont été tués, sans sommation.
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