
Le Venezuela a appelé, vendredi 10 octobre, à empêcher le « crime international » commis contre lui par les Etats-Unis devant le Conseil de sécurité de l’ONU, recevant toutefois un soutien mitigé de la plupart des Etats membres.
« Le temps est venu pour le Conseil de sécurité de remplir son mandat (…) et d’empêcher une catastrophe qui pourrait déstabiliser la région pendant des générations », a déclaré l’ambassadeur vénézuélien Samuel Moncada.
Ce dernier avait réclamé cette réunion contre « l’escalade des agressions » des Etats-Unis et le déploiement de navires de guerre dans les Caraïbes, officiellement pour des opérations antidrogue. « L’action et la rhétorique hostiles du gouvernement américain suggèrent (…) qu’à très court terme une attaque armée sera perpétrée contre le Venezuela », a-t-il ajouté, prévenant que le cas échéant son pays exercerait son « droit à la légitime défense ».
Accusant la Maison Blanche d’attiser les tensions, il a estimé qu’il n’y avait qu’« un pas avant une agression armée directe ». Mais son pays n’a reçu de soutien franc que de la part de quelques membres du Conseil, Russie et Chine en tête.
Le Conseil de sécurité divisé sur la crise vénézuélienne
Si beaucoup de pays se sont montrés prudents, appelant les deux parties à la désescalade, l’ambassadeur vénézuélien s’est toutefois dit « heureux » qu’un certain nombre d’entre eux, sans condamner les Etats-Unis, aient mis en avant le droit international.
L’ambassadeur français adjoint, Jay Dharmadhikari, a ainsi déclaré que « la lutte contre le narcotrafic doit être conduite dans le respect du droit international des droits de l’homme. Dans ce contexte, les Etats doivent se garder de toute initiative unilatérale armée ».
Pour l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia, les accusations de Washington, qui assure que le président vénézuélien Nicolas Maduro est à la tête d’un réseau de narcotrafic, le « Cartel des Soleils », « ne sont basées sur aucun fait » mais « feraient un excellent sujet pour un blockbuster hollywoodien dans lequel une fois encore les Américains sauveraient le monde ».
Washington a déployé début septembre huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela. A ce jour, l’administration Trump a frappé en mer au moins quatre embarcations qu’elle a présentées comme étant celles de narcotrafiquants, pour un bilan d’au moins 21 morts.
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Les Etats-Unis ont répété au Conseil vendredi leur détermination à utiliser leur « pleine puissance » pour « éradiquer les cartels de la drogue, d’où qu’ils opèrent ». « Bien que ces frappes aient eu une ampleur limitée, les forces américaines restent positionnées pour mener les opérations militaires nécessaires », a déclaré l’un des représentants adjoints des Etats-Unis auprès de l’ONU, John Kelley.