Le 28 janvier, le président de la République s’invitait au Musée du Louvre pour y faire un ensemble d’annonces. Le moment choisi était pour le moins surprenant, juste avant le débat budgétaire, et alors que la France affiche une dette abyssale. Reste qu’Emmanuel Macron, en majesté devant La Joconde, a égrené une série de mesures.
Commençons par celle qui va de soi, et sur laquelle le président avait été alerté dès 2023 sans qu’une suite y ait été donnée : la remise en état du bâtiment. On ne saurait douter du fait qu’un tel musée ait besoin de travaux de maintenance, d’entretien et de réparation, et que certains de ces travaux doivent être menés dans l’urgence compte tenu du risque de mise en danger des œuvres. Il est évident aussi que, dans un bâtiment programmé pour recevoir 4 millions de visiteurs par an et qui en a reçu 8,7 millions en 2024 (et bien plus en 2018), certains équipements sont insuffisants.
Il faut remédier à l’inconfort de la visite, qui résulte par exemple du trop petit nombre de sanitaires, ou du fait que les ascenseurs et les escaliers mécaniques sont souvent en panne. Il faut aussi revoir la climatisation de la Pyramide, inadaptée aux préoccupations climatiques, au sujet de laquelle Laurence des Cars, présidente-directrice de l’établissement, évoque un « effet de serre ». Qu’une exposition ait dû être décrochée en urgence [en 2023, consacrée au peintre Claude Gillot, pour cause de fuites d’eau] indique à quel point les travaux sont nécessaires et l’annonce importante.
Les autres annonces ont porté sur la tarification, la création d’une nouvelle entrée devant l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, à deux pas de la Samaritaine, et le creusement de la cour Carrée avec une salle dévolue à La Joconde, qui serait accessible grâce à un titre d’accès propre selon les dires du président – ou un supplément, selon la présidente-directrice – afin d’agrandir encore le plus grand musée du monde…
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