Avant de faire du sensationnalisme l’objet d’une monographie, il fallait en avoir l’idée. Et cette idée est venue, à Yoan Vérilhac, maître de conférences en littérature à l’université de Nîmes, de plusieurs années de séminaires et de recherches autour de la presse, de la satire et du traitement des faits divers, qui ont notamment donné lieu à un ouvrage collectif qu’il a codirigé, Faire sensation. De l’enlèvement du bébé Lindbergh au barnum médiatique (Agone, 2017). Avec Sensationnalisme. Enquête sur le bavardage médiatique (Amsterdam, 2024), ce spécialiste de l’histoire de la culture médiatique montre comment notre modernité a été marquée par l’avènement d’un « paradigme sensationnaliste ».

Pourquoi avoir érigé le sensationnalisme en objet d’étude ?

Le sensationnalisme possède un sens commun, à la fois intuitif et péjoratif, critiquant un recours excessif à l’émotion. Mais, en travaillant sur l’histoire de la presse et des faits divers, je me suis aperçu qu’il pouvait devenir un outil permettant de penser la trajectoire propre de notre modernité. Il s’est alors révélé comme une notion complexe, car plurielle, se présentant tout à la fois comme un concept, un fait culturel et un langage.

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