
Expulsé à tort, ramené aux Etats-Unis à l’issue de plusieurs mois de bataille judiciaire, Kilmar Abrego Garcia est devenu un symbole de la politique migratoire de Donald Trump. Ce Salvadorien est de nouveau détenu par les autorités, a annoncé son avocat, lundi 25 août.
Il a été placé en détention après s’être présenté aux services de l’immigration de Baltimore, plusieurs jours après sa libération d’une prison du Tennessee, a déclaré son avocat, Simon Sandoval-Moshenberg, à la foule rassemblée devant le bâtiment.
M. Abrego Garcia, travailleur dans le bâtiment âgé de 30 ans, avait été expulsé vers le Salvador sans autre forme de procès en mars avec plus de 250 hommes, la plupart en raison d’une appartenance présumée à un gang vénézuélien. Le gouvernement Trump avait ensuite reconnu une « erreur administrative » concernant cet habitant du Maryland, marié à une Américaine.
M. Abrego Garcia ne possède pas de statut légal d’immigration sur le sol américain, mais un arrêté d’expulsion le visant vers le Salvador avait été définitivement annulé en 2019. En juin, il avait finalement été ramené aux Etats-Unis ; mais l’administration Trump avait aussitôt lancé des poursuites contre lui dans le Tennessee, où il a été maintenu en détention, pour aide au séjour illégal de migrants. Il avait été libéré vendredi.
Possible transfert en Ouganda
Le département de la sécurité intérieure (DHS) l’avait toutefois enjoint de se présenter lundi matin devant les services de l’immigration, informant ses avocats de son possible transfert en Ouganda. Selon Associated Press, ses avocats ont engagé des procédures pour contester son expulsion.
« Aujourd’hui, la police de l’immigration [ICE] a arrêté Kilmar Abrego Garcia contre lequel elle a entamé une procédure d’expulsion », a confirmé, lundi matin sur X, la ministre, Kristi Noem. L’exécutif américain accuse notamment M. Abrego Garcia d’être membre du gang salvadorien MS-13, classé organisation terroriste par la nouvelle administration américaine.
S’exprimant devant une foule de soutiens rassemblés devant les services de l’immigration de Baltimore, avant de pénétrer dans le bâtiment, Kilmar Abrego Garcia leur avait lancé : « Quoi qu’il arrive aujourd’hui, (…) promettez-moi de continuer à prier, à vous battre, à résister et à aimer, pour moi et pour tout le monde. Continuez à exiger la liberté. » Sa femme est ressortie du bâtiment, sans lui, les larmes yeux.