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Quand Laurent Wauquiez s’adresse aux députés Les Républicains (LR), jeudi 12 septembre, lors de leurs journées parlementaires, à Annecy, il le fait en tant que chef de file de son groupe, mais aussi avec sa casquette d’agrégé d’histoire. Dans sa bouche, les quarante-sept députés de son camp à l’Assemblée nationale élus lors des législatives (30 juin et 7 juillet) deviennent les héritiers de Jules Ferry, de Jules Grévy ou de Pierre Waldeck-Rousseau, ces républicains minoritaires dans une chambre à majorité monarchiste, en 1871. « Au départ, ils ont un mouvement de retrait, mais ils voient très bien que le pays danse au-dessus d’un volcan et ils décident de s’engager, raconte Laurent Wauquiez. Ils prennent leurs responsabilités et vont contribuer à l’extraordinaire redressement du pays. »

En 2024, la France ne sort pas d’une défaite humiliante contre la Prusse, mais le député de la Haute-Loire promet des jours glorieux à ses troupes. Une manière de justifier l’entrée en force de la droite au gouvernement, qui occupe le quart des ministères sur trente-neuf (dont celui très sensible de l’intérieur avec Bruno Retailleau). Et ainsi tenter de contrer le récit d’un retour aux affaires effectué par effraction.

Si Michel Barnier est devenu premier ministre, il ne le doit pas seulement à son étiquette LR ou à l’aide de Laurent Wauquiez dans la dernière ligne droite. Ce serait parce que la droite « dispose du logiciel idéologique qu’attendent une majorité des Français », veut croire le secrétaire général délégué du parti, Geoffroy Didier. Avant de mettre en garde : « Le défi que nous avons devant nous relève en fait surtout du contenant plus que du contenu. » Soit la mise en application des idées du parti.

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A l’ombre de sa splendeur électorale passée, la droite française avait pourtant appris à se satisfaire de peu. En juin, François-Xavier Bellamy a même eu droit aux félicitations du jury LR pour ses 7,3 % aux élections européennes. « Dans nos études, on voit que l’incarnation de François-Xavier Bellamy a plutôt aidé par rapport à la marque LR, qui est en perte de vitesse au niveau national depuis plusieurs années », note Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’IFOP. « En 2013, 23 % des Français se déclaraient proches de l’UMP, ce qui en faisait le premier parti pour ce qui est de l’affiliation », rappelle-t-il.

Objet politique flou

Les Républicains en sont très loin aujourd’hui, mais l’enthousiasme prédomine dans leurs rangs avec ce retour aux responsabilités douze ans après le départ de Nicolas Sarkozy de l’Elysée ; et cela même dans le cadre d’une cohabitation aux allures de colocation improvisée avec le bloc central (Renaissance, MoDem, Horizons…). Le sentiment d’euphorie actuel ne dissipe pas les doutes existentiels. En privé, certains membres du bureau politique jugent le parti « mort », avec des élus qui y restent car ils ne sauraient pas où aller ailleurs.

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