
Le procès de l’homme de 74 ans poursuivi pour avoir écrasé un œuf sur la tête de Jordan Bardella, samedi, lors d’une séance de dédicace à Moissac (Tarn-et-Garonne), a été renvoyé, mardi 2 décembre, au 9 janvier par le tribunal correctionnel de Montauban, à la demande du prévenu. Le septuagénaire, en état de récidive légale après avoir déjà été condamné pour un geste similaire visant Eric Zemmour en 2022, devait être jugé en comparution immédiate, mardi matin, mais il a demandé « un délai » pour préparer sa défense. « Je m’excuse auprès de M. Bardella. C’est un geste idiot que j’ai fait », a-t-il déclaré à l’audience.
Dans l’attente de son procès, le prévenu reste placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec Jordan Bardella ainsi que de se rendre dans une réunion publique du Rassemblement national (RN), des mesures de sûreté dont l’avocat du président du RN et le ministère public avaient demandé le maintien. « Ça renverrait un message qui ne serait pas le meilleur si ce monsieur sortait du tribunal sans aucune mesure de sûreté, comme s’il ne s’était rien passé », a plaidé l’avocat de Jordan Bardella, Me Charles de Luynes.
Un acte motivé par la volonté d’« éveiller les consciences »
Lors de la séance de dédicace de M. Bardella à Moissac, samedi, cet agriculteur à la retraite a pris place dans la file d’attente avant d’écraser un œuf sur la tête du président du RN au moment de lui présenter son exemplaire du livre. Il a été placé en garde à vue, samedi, pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité ».
Mardi matin, l’avocate du prévenu, Me Rachel Lheureux, a évoqué un acte motivé par la volonté d’« éveiller les consciences », avant d’ajouter : « il y a dix ans nous étions Charlie, aujourd’hui nous sommes Jean-Paul », en faisant référence au prénom du prévenu.
Lundi, le parquet de Montauban avait requis le placement en détention provisoire du septuagénaire au terme d’une garde à vue prolongée de vingt-quatre heures, dimanche. Mais le juge des libertés et de la détention (JLD) n’a pas suivi les réquisitions du parquet et le septuagénaire a comparu libre, mardi matin.
Cet homme avait déjà été condamné pour des faits similaires en juillet 2022, ayant écrasé un œuf sur la tête d’Eric Zemmour alors que celui-ci, candidat de Reconquête à la présidentielle, était en campagne à Moissac. Il avait alors écopé d’une amende de 500 euros avec sursis.




