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Le président taïwanais, Lai Ching-te, a été accueilli samedi 30 novembre sur un tapis rouge et par des colliers de fleurs dans l’archipel américain de Hawaï, première étape d’une tournée dans plusieurs territoires du Pacifique qui suscite les protestations de Pékin.

Le dirigent taïwanais a été accueilli par le gouverneur de Hawaï, Josh Green, et Ingrid Larson, la directrice à Washington de l’Institut américain à Taïwan, ambassade américaine de facto dans l’île. Lors d’une visite au mémorial de l’USS Arizona, consacré aux marins américains tués lors de l’attaque de Pearl Harbor, il a appelé ses partenaires américains à s’engager pour maintenir la paix, sur fond de tensions avec la Chine. « La paix n’a pas de prix et la guerre n’a pas de vainqueur. Nous devons nous battre, nous battre ensemble pour éviter la guerre », a-t-il déclaré dans un discours.

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M. Lai s’est dit « reconnaissant » aux Etats-Unis pour l’aide qu’ils lui ont apportée afin d’assurer le succès de sa tournée. Le partenariat entre Washington et Taipei est « solide comme le roc », a déclaré la présidente de l’Institut américain à Taïwan, Laura Rosenberger, lors d’un dîner avec des représentants du gouvernement américain et des Taïwanais de l’étranger.

Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin a dénoncé cet accueil. « La Chine condamne fermement l’organisation par les Etats-Unis du “transit” de Lai Ching-te et a adressé des protestations solennelles auprès des Etats-Unis », a indiqué un porte-parole du ministère des affaires étrangères. « La Chine suivra de près l’évolution de la situation et prendra des mesures résolues et efficaces pour sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale », a-t-il souligné.

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« Nouvelle ère démocratique »

Pékin estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’il n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). Il n’exclut pas le recours à la force pour y parvenir. La Chine a qualifié Lai Ching-te de « séparatiste » à maintes reprises et accentué la pression militaire autour de l’île ces dernières années avec de nombreuses manœuvres.

Dans un discours prononcé avant le décollage, M. Lai a déclaré que sa tournée marquait l’entrée dans « une nouvelle ère démocratique ». Il a déclaré vouloir « continuer à étendre la coopération et approfondir les partenariats avec nos alliés sur la base des valeurs de la démocratie, de la paix et de la prospérité ».

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Le président taïwanais doit passer deux jours à Hawaï et devrait aussi passer une nuit à Guam, en territoire américain, au cours de son voyage. Sa tournée le mènera aux îles Marshall, Tuvalu et Palaos, seules nations de la région parmi les 12 alliés qui reconnaissent Taïwan. Taïwan a déployé quatre avions de chasse F-16 pour escorter l’avion qui transporte le président taïwanais et sa délégation, selon un journaliste de l’AFP accompagnant le dirigeant.

Des responsables taïwanais ont déjà fait escale sur le sol américain lors de déplacements dans le Pacifique ou en Amérique latine. La prédécesseure de Lai Ching-te, Tsai Ing-wen, avait ainsi transité par ces mêmes territoires américains en 2017. En 2023, elle avait rencontré en Californie Kevin McCarthy, alors président de la Chambre des représentants des Etats-Unis. Pékin avait alors répliqué par d’importants exercices militaires autour de Taïwan.

Incertitudes après l’élection de Donald Trump

La Chine « veut toujours donner l’impression que Taïwan est isolée et dépendante » d’elle, estime auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Bonnie Glaser, analyste au cercle de réflexion German Marshall Fund.

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Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, mais reste de fait l’allié le plus puissant de Taïwan et son principal fournisseur d’armes. Les Etats-Unis ont d’ailleurs annoncé vendredi avoir approuvé la vente potentielle de pièces détachées pour des avions de chasse F-16 et de systèmes radar à Taïwan.

En réponse, la Chine a exhorté les Etats-Unis « à cesser immédiatement d’armer Taïwan » et « d’encourager et de cautionner les forces qui cherchent à obtenir l’indépendance de Taïwan et veulent renforcer leur armée pour y parvenir », a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

Le voyage du dirigeant taïwanais intervient alors que Donald Trump doit arriver à la Maison Blanche en janvier. Taipei a félicité M. Trump pour sa victoire, mais des incertitudes demeurent quant à sa future politique envers l’île. Au cours de sa campagne, M. Trump avait suggéré que Taïwan paie les Etats-Unis pour sa défense.

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