Olivier Faure (PS) promet de censurer le gouvernement en l’absence d’un nouveau débat parlementaire sur la réforme des retraites
« Le sentiment qui domine ce matin, c’est la consternation », a réagi le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur France Inter. « Nous assistons à une crise politique sans précédent, avec un socle commun qui a complètement implosé », a-t-il ajouté.
Notant les critiques de Bruno Retailleau envers le manque de « rupture », le départ de l’UDI ou encore la prise de distance de Gabriel Attal avec le chef de l’Etat, M. Faure a estimé que le nouveau gouvernement était « dans une faiblesse incroyable » et « n’a[vait] plus de légitimité pour gouverner ». Il a critiqué l’attitude des Républicains qui « ne rendent service à personne » et jouent selon lui « une primaire discrète » en vue de 2027. « On a une sorte de spectacle qui relève plus du cirque que d’autre chose », a-t-il déploré.
« Je sais que c’est un gouvernement de droite, au fond le casting m’intéresse peu », a-t-il ajouté, tout en estimant que le retour de Bruno Le Maire était « une provocation » alors que le gouvernement appelle les Français à faire des efforts pour réduire la dette.
Sur le fond, M. Faure a qualifié la copie présentée par Sébastien Lecornu aux chefs des partis politiques à Matignon de « très régressive » et « qui ressemble diablement à celle de François Bayrou ».
« Au moment où nous nous parlons, je ne vois pas ce qui nous conduirait à ne pas voter la censure », a déclaré M. Faure, tout en notant que « tout peut progresser, y compris dans les dernières heures ». Il a appelé à remettre cette responsabilité au gouvernement, appelant à « une politique qui change de cap ». « Pour l’instant, on ne voit pas très bien ce qui a été renversé », et « cette continuité-là, je n’en veux pas », a-t-il martelé.
Interrogé sur les scénarios qui pourraient convaincre les socialistes de ne pas voter la censure, le premier secrétaire du parti s’est dit « prêt à jouer le jeu jusqu’au bout » à une seule condition : celle d’avoir la possibilité de « remettre sur le métier » la réforme des retraites au Parlement, pour avoir la possibilité de l’abroger d’ici à la fin de l’année. Ce texte, « adopté par le biais du 49.3 », que le premier ministre considère comme une « anomalie démocratique », « doit être remis sur la table », a-t-il expliqué.