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Israël a estimé mardi 10 septembre qu’il était « très probable » que des tirs de son armée aient tué « indirectement et involontairement » Aysenur Ezgi Eygi, une militante americano-turque de 26 ans, vendredi, lors d’une manifestation en Cisjordanie occupée.

Par ailleurs, les réactions internationales se multipliaient après la frappe israélienne qui a fait au moins 19 morts dans la zone humanitaire d’Al-Mawasi, au sud de la bande de Gaza.

Le ministère de la santé de l’enclave, administrée par le Hamas, a annoncé un nouveau bilan de 41 020 morts dans le territoire dévasté par la campagne militaire lancée par Israël en représailles à l’attaque sanglante des commandos du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils.

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L’armée israélienne doit faire des « changements fondamentaux », dit Antony Blinken

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a critiqué l’armée israélienne après la mort d’une femme américano-turque, Aysenur Ezgi Eygi, tuée vendredi par balle à Beita, près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée. « Selon nous, les forces de sécurité israéliennes doivent apporter des changements fondamentaux dans leur manière d’opérer en Cisjordanie, y compris dans leurs règles d’engagement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Londres, jugeant « injustifiée » la mort de la militante de 26 ans.

L’armée israélienne a jugé « très probable » que des tirs de son armée l’aient tué « involontairement » : une enquête « a montré qu’il est très probable qu’elle ait été touchée indirectement et involontairement par des tirs des FDI [les forces armées israéliennes] qui ne la visaient pas, mais [qui] visaient le principal instigateur de l’émeute ». La famille de la jeune femme accuse l’armée israélienne de l’avoir tuée et réclamé une « enquête indépendante ». L’ONU et la Turquie ont aussi accusé l’Etat hébreu.

Depuis le début de la guerre, les violences entre les Palestiniens d’une part, et l’armée et les colons israéliens d’autre part se sont intensifiées en Cisjordanie : au moins 662 Palestiniens y ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon des données du ministère de la santé palestinien, et au moins 23 Israéliens, parmi lesquels des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon des données officielles israéliennes.

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L’émissaire de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient déplore une frappe israélienne « dans un secteur densément peuplé »

Tor Wennesland, le coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, a déploré dans un communiqué la frappe israélienne survenue dans la zone humanitaire d’Al-Mawasi dans la nuit de lundi à mardi « dans un secteur densément peuplé, une zone humanitaire définie par Israël à Khan Younès où s’abritaient des personnes déplacées ». Il a ajouté que « les civils ne devaient jamais être utilisés comme boucliers humains », en référence aux déclarations de l’armée israélienne affirmant avoir visé un centre de commandement du Hamas.

La Turquie a dénoncé un « crime de guerre » israélien. Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a, lui, jugé « choquantes » les morts causées cette frappe.

La frappe aérienne qui a atteint les tentes bondées dans la zone humanitaire d’Al-Mawasi a tué au moins 19 personnes et en a blessé 60, tôt mardi, a annoncé le ministère de la santé de l’enclave, dirigée par le Hamas. Il a ajouté que le bilan pourrait s’alourdir à mesure que d’autres corps seraient retrouvés. La défense civile, sous l’autorité du Hamas, avait précédemment annoncé 40 morts.

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Le ministre de la défense israélien défend une trêve négociée, une « occasion stratégique »

Le ministre de la défense israélien appelle à un accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas permettant une libération des otages retenus dans ce territoire palestinien. Ramener les otages, « c’est ce qu’il convient de faire, ce n’est pas juste un des objectifs de la guerre, mais cela reflète aussi nos valeurs », a déclaré, lundi, Yoav Gallant lors d’un entretien avec des journalistes. Pour lui, « parvenir à un [tel] accord, c’est aussi une occasion stratégique nous offrant une probabilité élevée de changer la situation en matière de sécurité sur tous les fronts ».

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M. Gallant a tenu ces propos lors d’un entretien accordé à un petit nombre de journalistes de la presse étrangère, et dont la publication de certains extraits a été autorisée mardi. Ces déclarations surviennent alors que les Etats-Unis accentuent la pression sur Israël et sur le mouvement islamiste palestinien Hamas pour qu’ils se mettent d’accord sur les conditions d’une trêve qui apporterait un répit aux Palestiniens de la bande de Gaza.

Pour M. Gallant, « Israël devrait conclure un accord qui permettrait une pause [des combats] pendant six semaines et le retour des otages », allusion à la première étape du plan vers un cessez-le-feu permanent proposé par le président américain, Joe Biden. Selon lui, les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont permis de créer sur le terrain les « conditions requises » pour un accord de cessez-le-feu.

« Le Hamas, en tant que formation militaire, n’existe plus » à Gaza, estime-t-il. « Nous sommes toujours en train de combattre des terroristes du Hamas et de traquer les dirigeants » du mouvement, dit-il, mais le Hamas ne « mène [désormais plus qu’]une guerre de guérilla ».

La justice française classe une plainte dénonçant des tortures imputées à un Franco-Israélien

Le Parquet national antiterroriste (PNAT, compétent en matière de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité) a écarté début septembre la plainte de trois associations dénonçant des tortures imputées à Y. O., un soldat franco-israélien, sur des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens. Les plaignants reprochaient à Y. O. d’avoir commis un crime de guerre par « actes de torture » dans le contexte d’une « attaque militaire génocidaire ».

Mais la plainte a été classée le 2 septembre, a appris l’Agence France-Presse mardi de source judiciaire. « Au terme de l’examen de cette procédure, les faits dénoncés apparaissent insuffisamment caractérisés, les éléments versés à l’appui de la plainte n’étant pas suffisants pour établir l’existence d’éventuels actes matériels de complicité », a-t-on précisé.

Les avocats des associations ont fait part de leur stupéfaction. Une plainte avec constitution de partie civile pourrait être déposée pour tenter d’obtenir qu’un juge d’instruction enquête sur les faits dénoncés.

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La campagne de vaccination antipolio se déplace dans le nord de Gaza, annonce l’OMS

Un médecin administre un vaccin contre la polio à une fillette palestinienne dans une clinique du quartier Al-Daraj, dans la ville de Gaza, le 10 septembre 2024.

La campagne de vaccination antipolio des enfants dans la bande de Gaza a commencé mardi dans le nord du territoire palestinien, a annoncé un porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tarik Jasarevic, mardi. Après la découverte du premier cas de polio à Gaza en vingt-cinq ans, une campagne à grande échelle a débuté le 1er septembre, avec le concours de « pauses humanitaires » dans les combats, visant 640 000 enfants de moins de 10 ans.

Des vaccins, des équipements nécessaires à la chaîne de froid et d’autre matériel « ont été livrés dans le nord de [la bande de] Gaza hier », a déclaré le porte-parole de l’OMS, mais « une mission de l’OMS transportant du carburant pour les hôpitaux et les véhicules de la campagne antipolio, ainsi que des experts chargés de son suivi, a été entravée ».

L’OMS s’inquiète du fait que certaines zones du nord de la bande de Gaza faisant l’objet d’ordres d’évacuation israéliens font aussi partie des zones où des pauses humanitaires ont été décidées.

Le Monde avec AFP

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