Boris Vallaud, le président du groupe socialiste à l’Assemblée, lors de la séance des questions au gouvernement. A Paris le 24 juin 2025.

Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a déposé, jeudi 26 juin, sa motion de censure contre François Bayrou, reprochant au premier ministre d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au Parlement de « débattre de tout », y compris du retour à un âge de départ fixé à 62 ans.

La motion, signée par les 66 députés du groupe, et que devraient voter les autres groupes qui constituaient le Nouveau Front populaire, n’a guère de chance d’être adoptée, le Rassemblement national (RN) ayant renvoyé une éventuelle censure « au moment du budget » à l’automne. Elle devrait être examinée mardi.

La France insoumise, qui « regrette le sectarisme [du PS] qui l’a conduit à refuser une motion de censure commune de toute la gauche comme nous l’avons proposé », annonce dans un communiqué qu’elle votera cette motion de censure. « Elle sera une heure de vérité : tous ceux qui ne voteront pas cette motion de censure seront complice du maintien au pouvoir du macronisme et de la retraite à 64 ans », ajoute le texte.

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Le président du groupe PS, Boris Vallaud, avait annoncé le dépôt de cette motion mardi, lors des questions au gouvernement, en réponse aux propos du premier ministre.

Une discussion « sans totem ni tabou »

Le PS reproche à François Bayrou de ne pas avoir tenu parole au sujet des retraites, estimant qu’il s’était engagé à donner « le dernier mot » au Parlement et à lui permettre de « débattre de tout, et en particulier de la mesure d’âge, c’est-à-dire la retraite à 62 ans », à l’issue du « conclave » des partenaires sociaux installé en février pour réfléchir de nouveau à la question.

Il s’appuie sur un courrier de M. Bayrou aux parlementaires socialistes en janvier, lorsqu’il cherchait un accord politique pour faire passer les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale. Le premier ministre plaidait alors pour une discussion entre partenaires sociaux « sans totem ni tabou, pas même l’âge légal d’ouverture des droits ». Il posait toutefois comme condition « un accord politique et [un] équilibre financier global maintenu ».

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M. Bayrou avait écarté à la mi-mars, lors d’un entretien sur France Inter et Franceinfo, l’hypothèse d’un retour de l’âge légal à 62 ans au regard de l’équation démographique et financière, semblant préempter l’issue des discussions du « conclave ».

Après que les partenaires sociaux ont constaté l’échec de leurs discussions, lundi, le premier ministre a tenté un rabibochage de la dernière chance. Il tient une conférence de presse à 17 heures jeudi à Matignon pour « tirer la conclusion » de ses échanges avec les organisations syndicales et patronales depuis lundi.

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Le Monde avec AFP

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