Peu d’affiches, pas de débats, des candidats invisibles, des programmes insignifiants. A Kostroma, ville de 250 000 habitants à 350 kilomètres de Moscou, les élections locales se sont déroulées, du vendredi 12 au dimanche 14 septembre, comme le souhaitait le Kremlin : « Sans enjeux, sans intrigues et presque sans électeurs mais, au final, avec de bons résultats pour le parti au pouvoir », ironise Piotr. Ce quinquagénaire au parler franc, qui préfère rester anonyme, aime sa ville, l’une des charmantes cités princières qui, avec ses vieux monastères et ses églises à bulbes, constituent l’« Anneau d’Or », au nord-est de la capitale russe. « La ville se développe et embellit. La vie politique, elle, n’en finit pas d’empirer », résume-t-il.

Lire aussi | En direct, guerre en Ukraine : la Roumanie fait part à l’ambassadeur russe de « sa vive protestation » face à un « acte inacceptable et irresponsable », après l’intrusion d’un drone dans son espace aérien

Aux élections locales de 2015, Kostroma avait connu une vibrante campagne, animée par les candidats d’une inédite Coalition démocratique. Ce mouvement réunissant divers partis critiques à l’égard de Vladimir Poutine était porté par Ilia Iachine, jeune figure montante de l’opposition. « 2025 n’a rien à voir avec 2015. Iachine n’est plus dans le pays. Les opposants sont en prison ou en exil. Les lois sont de plus en plus répressives. Et, ici comme ailleurs en Russie, la peur domine », regrette Piotr.

Ex-militant, ex-élu local, il se tient désormais loin de la politique. De crainte d’être classé comme « agent étranger » après avoir partagé un thé avec un journaliste occidental, il préfère régler lui-même l’addition. L’un des rares candidats autorisés à se présenter sous la bannière de Iabloko, parti libéral hérité des années 1990, avait accepté une rencontre. Au dernier moment, il a annulé. Trop risqué.

Il vous reste 81.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version