Alexis Manenti (Joseph) dans « Le Mohican » (2024), de Frédéric Farrucci.

CANAL+ – À LA DEMANDE – FILM

Alexis Manenti est un berger corse, Joseph, au milieu d’autres (véritables) bergers, dans Le Mohican, deuxième long-métrage de Frédéric Farrucci. Comme sorti d’un western de John Ford (1894-1973), Joseph, le berger, va devenir un héros, défendant à la fois ses intérêts personnels et ceux de sa communauté. Quitte à se mettre hors la loi.

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Corps massif, Joseph est un bloc de souffrance. Ses terres en bord de mer, héritées de son père, sont convoitées par un caïd local. Le genre d’homme auquel on ne dit pas non. Mais l’éleveur de chèvres ne veut rien lâcher, même pour un pont d’or. Armé, le bandit s’invite un matin chez lui. Et ça tourne mal. On ne verra pas le coup de feu qui retentit derrière la cabane, mais la détonation marque le début de la cavale du berger, la caméra s’accrochant aux pas affolés de cet homme qui a perdu la tête et commis un crime.

Né en 1970, originaire d’Ajaccio, Frédéric Farrucci s’était déjà inspiré du réel pour tisser son premier long-métrage, La Nuit venue (2019), polar magnétique dans le milieu des chauffeurs VTC chinois exilés à Paris. Cette fois-ci, c’est l’histoire d’un berger corse, Joseph Terrazzoni, auquel Farrucci a consacré un documentaire pour la télévision, qui a nourri ce thriller politique, aux échos très actuels. Ce passage du documentaire à la fiction en est troublant, poussant les curseurs de la tragédie et faisant de ce berger un héros, non dénué d’ambiguïté. Joseph entre dans la légende parce qu’il a tué et tenu tête à la mafia locale.

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