Dans le centre-ville de Mexico, le 24 avril 2025.

Le 14 août, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, s’est présentée avec un large sourire à sa conférence de presse quotidienne. La veille, l’Institut national de statistiques et géographie (Inegi) avait publié la dernière évaluation de la pauvreté. « La réduction de la pauvreté est historique. C’est la preuve que notre projet fonctionne et qu’il est bien consacré aux plus pauvres », a affirmé la dirigeante, en présentant une série de graphiques.

Claudia Sheinbaum avait en effet de quoi se réjouir : entre 2018 et 2024, la pauvreté au Mexique est passée d’environ 42 % à 29,6 % de la population. Plus de treize millions de personnes en sont sorties pendant les six années de la présidence de son prédécesseur, Andres Manuel Lopez Obrador, dit « AMLO » (Morena, gauche). Le seuil de pauvreté correspond à un revenu mensuel inférieur à 4 565 pesos (209 euros), et à 1 900 pesos pour l’extrême pauvreté, qui a, elle aussi, réduit, mais dans une moindre mesure (– 1,7 %), passant de 7 % à 5,3 % entre 2018 et 2024

« Ces bons chiffres sont d’autant plus impressionnants que pendant la décennie précédente [2008-2018], 3,4 millions de Mexicains avaient basculé dans la pauvreté », explique l’économiste Viri Rios, spécialiste des politiques publiques et à la tête de la newsletter « Mexico Decoded ». « Le pays a donc inversé une tendance négative et à l’échelle internationale, peu d’exemples sont comparables : seuls des pays comme le Vietnam ou la Chine ont connu une réduction aussi rapide, sans boom de matières premières ni un afflux massif d’aide extérieure. »

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