Dans le film américain Volte-face (1997), un policier et un truand échangent leur visage semant la confusion : qui est le bon ? Qui est le méchant ? Les dernières apparitions et décisions de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook-Meta, sont tellement peu en accord avec ses positions passées que l’on se demande à quel moment il va arracher son masque pour montrer qu’il est en réalité son rival, Elon Musk.
Mais non, il semblerait que l’on a bien affaire au vrai Zuckerberg. Sa dernière sortie, sous forme de mémo cette fois, a consisté à commenter le limogeage de 3 600 de ses employés dans un style on ne peut plus viriliste : « J’ai décidé de placer la barre plus haut en matière de gestion des performances et d’éliminer plus rapidement les personnes peu performantes », a-t-il déclaré.
On peut imaginer que, au-delà de l’étrange modification de ses convictions personnelles, le patron de Meta entend s’attirer les bonnes grâces de Donald Trump et ne pas laisser le champ libre aux ambitions de son adversaire dont on dit qu’il s’intéresserait au rachat du réseau social TikTok en passe d’être banni des Etats-Unis d’ici à la fin de cette semaine.
Petits Américains perdus
Mais dans sa quête de reconnaissance, le patron de Meta devrait quand même s’interroger sur un phénomène étrange. Depuis ce week-end, une partie des quelque 170 millions d’utilisateurs de TikTok ont choisi de se réfugier sur un autre réseau en prévision de l’interdiction prochaine. Et ce n’est Facebook ou Instagram qu’ils ont choisi mais un autre réseau chinois inconnu en Occident. Il n’est pas implanté aux Etats-Unis, tout y est inscrit en chinois et son nom, Xiaohongshu, est on ne peut plus explicite. Il signifie « Petit Livre rouge », celui que Mao Zedong a mis dans la main de tous ses sujets durant plus de trois décennies. Une brève promotion sur TikTok et l’application Xiaohongshu est devenue, depuis lundi 13 janvier, la plus téléchargée sur le magasin App Store d’Apple aux Etats-Unis.
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