Ce 21 janvier 2025, quand elle est montée en chaire pour souhaiter la bienvenue au nouveau président des Etats-Unis dans la cathédrale nationale de Washington, ville dont elle est évêque épiscopalienne, et prononcer une homélie diffusée par les télévisions du monde entier, Mariann Edgar Budde avait le souffle court, la gorge nouée et le sentiment d’une immense responsabilité. « J’étais tellement consciente de la magnitude du moment ! »

Elle a d’abord souri à l’assistance, de ce sourire paisible et bienveillant qui réchaufferait l’interlocuteur le plus chagrin. Et puis, d’une voix frêle mais ferme, prenant son temps et balayant les rangs du public de son regard clair, elle a parlé d’unité, « condition nécessaire pour que les gens vivent ensemble dans une société libre ». Condition vitale « parce que la culture du mépris, qui est devenue la norme dans notre pays, menace de nous détruire ».

Devant elle avaient pris place Donald Trump, dont on avait fêté la veille l’investiture et qui entamait ainsi son premier jour de mandat, jambes écartées, lippe dédaigneuse, regard tour à tour ennuyé et furieux ; son épouse, Melania, visage de sphinx parfaitement impénétrable ; le vice-président, J. D. Vance, empli de suffisance aux côtés de sa femme, Usha, à l’attitude plus modeste. Derrière eux, leurs familles, leurs relations, leurs courtisans, des élus républicains et les représentants les plus notables de la sphère MAGA (« Make America Great Again »), la cérémonie n’étant accessible que sur invitation.

Il vous reste 87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
Exit mobile version