
Le « cordon sanitaire » marginalisant le Rassemblement national (RN) ne tenait plus qu’à un fil. Il s’est rompu jeudi 30 octobre. Pour la première fois depuis 1958 et l’instauration de la Ve République, l’Assemblée nationale a voté un texte porté par l’extrême droite. Par 185 voix contre 184, les députés ont adopté une proposition de résolution visant la dénonciation de l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968, inscrite à l’ordre du jour par le RN dans le cadre de sa niche parlementaire.
Juridiquement, ce scrutin n’est pas contraignant : Emmanuel Macron peut balayer la demande de l’Assemblée nationale d’abroger la convention instituant un régime dérogatoire au droit commun des étrangers. Symboliquement, il offre aux héritiers du Front national une victoire institutionnelle historique. Le tout sur son sujet de prédilection : la lutte contre l’immigration. « Ce n’est pas un tournant, c’est une marche », s’est empressée de saluer Marine Le Pen, dubitative, la veille encore, sur ses chances de succès dans la configuration actuelle de l’Hémicycle.
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