Le prince japonais Hisahito, fils du prince héritier Akishino, se rend en calèche au palais impérial de Tokyo, le 6 septembre 2025.

Le Japon a célébré l’entrée dans l’âge adulte du prince Hisahito, samedi 6 septembre, deuxième dans l’ordre de succession après son père, le prince Akishino et frère de l’empereur Naruhito. Il est le seul jeune héritier masculin au trône, sur les épaules duquel repose l’avenir de la famille impériale qui ne détient aucun pouvoir politique mais conserve une forte valeur symbolique au Japon.

Lors de la cérémonie officielle, au palais impérial de Tokyo, le prince Hisahito a reçu une coiffe traditionnelle faite de soie noire et de laque, symbolisant sa maturité. « Je m’acquitterai de mes devoirs, conscient de mes responsabilités en tant que membre adulte de la famille impériale », a déclaré le prince, portant le costume jaune traditionnel des mineurs, devant l’empereur Naruhito et l’impératrice Masako.

Il a ensuite revêtu un vêtement sombre réservé aux membres adultes de la famille royale, avant de monter à bord d’une calèche pour assister à la suite de la cérémonie. L’étudiant fêtait ses 19 ans samedi. Il est devenu majeur à ses 18 ans, mais la cérémonie a été retardée d’un an pour lui permettre de terminer ses études secondaires.

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Neuf Japonais sur dix favorables à l’accession au trône d’une femme

La princesse Aiko, 23 ans, enfant unique de Naruhito, ne peut succéder à son père selon une règle en vigueur depuis 1947, car c’est une femme ; une disposition critiquée par un comité de l’Organisation des Nations unies. Pourtant, neuf Japonais sur dix sont favorables à ce qu’une femme puisse accéder au trône, selon un sondage de l’agence de presse Kyodo.

La question de la succession royale agite le Japon depuis des décennies. En 2005, un comité gouvernemental avait recommandé que celle-ci revienne à l’enfant aîné, femme ou homme. Cette décision semblait ouvrir la voie à la fille de l’empereur, mais la naissance de Hisahito l’année suivante avait mis fin au débat.

Selon la religion shinto, les empereurs du Japon descendent de la déesse du soleil, Amaterasu, et la légende fait remonter leur lignée à plus de deux mille six cents ans. Après la défaite du Japon à la fin de la seconde guerre mondiale, l’occupant américain avait maintenu l’institution pour préserver la cohésion nationale. Les traditionalistes estiment que la « lignée impériale ininterrompue » masculine est le fondement du Japon, et qu’un changement diviserait le pays.

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Pression

Historiquement, les épouses des membres de la famille royale ont subi une pression intense pour donner naissance à des fils. L’impératrice Masako, ancienne diplomate de haut rang, a longtemps souffert d’une maladie liée au stress après avoir intégré la famille royale, attribuée par certains à la pression d’avoir un garçon.

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La sœur de Hisahito, Mako, a épousé son petit ami rencontré à l’université et a développé un syndrome de stress post-traumatique en raison de l’intérêt intense de la presse à scandale pour sa belle-famille. Le couple vit désormais aux Etats-Unis, où il a eu un enfant. Lorsqu’elles se marient, les femmes de la famille royale sont contraintes de quitter leur famille. Pour moderniser l’institution, une proposition prévoit qu’elles puissent continuer à exercer leurs fonctions publiques après leurs noces.

Les conservateurs, eux, font plutôt pression pour que la famille royale réintègre des parents éloignés masculins. Mais il n’est pas certain que ces hommes soient prêts à renoncer à leur liberté pour perpétuer la lignée.

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Le Monde avec AFP

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