Le groupe Massive Attack lors de la 20ᵉ édition du festival Rock en Seine à Saint-Cloud, près de Paris, le 24 août 2024.

Le groupe britannique Massive Attack a annoncé sur Instagram refuser d’être streamé en Israël en raison de la guerre à Gaza et vouloir quitter la plateforme de musique en ligne Spotify, à cause « d’investissements » de son PDG dans une société d’armement.

« Massive Attack a adressé une requête formelle à notre label (Universal Music Group) afin que notre musique soit retirée de tous les services de streaming (…) sur le territoire d’Israël », écrit le groupe, très engagé dans la défense de la cause palestinienne, dans un post publié jeudi. Massive Attack précise inscrire son action dans le cadre de l’initiative No Music for Genocide (« Pas de musique pour le génocide »).

Lancé jeudi, ce mouvement, qui s’inspire des actions militantes contre l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980, affirme regrouper 400 artistes et labels. Il appelle au boycott culturel d’Israël « en réponse au génocide perpétré par Israël à Gaza, au nettoyage ethnique de la Cisjordanie occupée, à l’apartheid au sein d’Israël, à la répression politique des efforts propalestiniens où que nous vivions ». Parmi les autres artistes concernés, on trouve Arca et NTS.

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« Fardeau éthique et moral »

Dans le même post, le groupe phare du trip-hop dans les années 1990 annonce également avoir demandé à son label que sa musique « soit retirée des services de streaming de Spotify dans tous les pays ». Massive Attack justifie cette décision par les « importants investissements » du fondateur de Spotify, Daniel Ek, dans une société spécialisée dans l’intelligence artificielle militaire et les drones de combat. « Le fardeau économique placé depuis longtemps [par Spotify] sur les artistes est désormais aggravé par un fardeau éthique et moral », écrit le groupe de Bristol. Contacté par l’Agence France-Presse, Spotify n’a pas souhaité faire de commentaires.

Patron de Spotify, Daniel Ek préside la société Helsing, qui fabrique des « systèmes autonomes » militaires « renforcés par l’intelligence artificielle », selon son site. L’entreprise a récemment démenti que ses drones soient utilisés dans « d’autres zones de conflits que l’Ukraine ».

En raison de ces investissements et de la rémunération jugée trop faible accordée aux artistes, le spécialiste suédois du streaming est visé par une campagne en ligne d’appels au boycott.

Le Monde avec AFP

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