
Les drapeaux palestiniens claquent au vent, beaucoup de visages sont cachés par des keffiehs ou des masques chirurgicaux. « We are the students ! We wont be silenced ! Stop the bombing now, now, now ! » (« nous sommes les étudiants, on ne nous réduira pas au silence, arrêtez les bombes maintenant »), scandent quelques centaines d’étudiants des universités LSE, UCL ou SOAS, de prestigieuses institutions londoniennes, lors d’un défilé propalestinien dans le quartier de Bloomsbury, à Londres, mardi 7 octobre. Quelques-uns appellent à « l’Intifada » (terme arabe qui signifie « soulèvement »), d’autres dénoncent sur leurs bannières : « Deux années de génocide. Etre silencieux, c’est être complice. »
Le matin même, dans les colonnes du Times, le premier ministre, Keir Starmer, a pourtant qualifié de « contraires aux valeurs britanniques » ce type de manifestations, le jour anniversaire du massacre du Hamas en Israël. Il a aussi affirmé que le Royaume-Uni « est devenu indifférent à l’antisémitisme, ce qui menace profondément la nation et ses valeurs ». Depuis l’attaque d’une synagogue à Manchester lors de laquelle deux fidèles ont été tués et l’assaillant abattu par la police, quatre jours plus tôt, en pleine célébration de Yom Kippour, le gouvernement britannique a singulièrement durci le ton contre les manifestants pro-Palestine, après qu’une partie de la communauté juive britannique a assuré que leurs marches répétées nourrissaient l’antisémitisme dans un pays qui n’avait pas connu d’attaque terroriste contre des juifs dans son histoire récente.
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