La nouvelle ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, Catherine Vautrin, lors du premier conseil des ministres du gouvernement Barnier à l’Elysée, à Paris, le 23 septembre 2024.

Après des semaines de tensions avec le gouvernement de Gabriel Attal et sept années d’incompréhension avec Emmanuel Macron, le premier ministre, Michel Barnier, propose aux élus locaux de faire la paix. La nouvelle ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, Catherine Vautrin, a passé la journée de jeudi avec les présidents de région réunis les 25 et 26 septembre à Strasbourg pour le congrès de leur association, Régions de France. Et tout le monde a fait assaut d’amabilité. « Une opération séduction », sourit le président socialiste de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset.

Etre à Strasbourg est « une présence de cœur, a confié Mme Vautrin aux élus, parce que, comme vous, je partage la passion des territoires ». Mais sans « exclure la raison », a-t-elle cependant prévenu. Elue locale de longue date, elle a assuré : « Je suis des vôtres, et je suis donc à même d’entendre et de comprendre les besoins qui sont les vôtres », proposant une méthode « de l’écoute et du suivi, jamais l’un sans l’autre ».

A cinq jours du discours de politique générale de Michel Barnier, prévu mardi 1er octobre à l’Assemblée nationale, la ministre n’était pas venue avec des annonces. C’est prématuré. Tout juste a-t-elle promis que le rapport sur la décentralisation remis en mai par le maire de Charleville-Mézières, le divers droite Boris Ravignon, ne servirait pas « à maintenir l’équilibre de nos étagères », mais serait mis en œuvre. M. Ravignon chiffre l’enchevêtrement des responsabilités et des compétences (entre l’Etat et les collectivités et entre celles-ci) à 7,5 milliards d’euros par an. Les élus locaux parlent d’un « millefeuille » ou d’un « pudding » administratif, et l’indigestion menace.

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Autre annonce : Mme Vautrin a indiqué en privé que sa priorité n’était pas de porter une grande loi de décentralisation. Après l’avoir promise pendant sept ans, le chef de l’Etat avait confié, à l’automne 2023, une mission au député (Renaissance) de l’Oise Eric Woerth pour préparer une réforme. Mais le blocage parlementaire est tel que son rapport, rendu en mai, devrait, lui, servir à caler l’étagère de la ministre.

Grande colère

A Strasbourg, la priorité de Catherine Vautrin était de convaincre les élus locaux qu’« un nouveau chapitre » s’ouvre dans leurs relations avec l’Etat. Le 6 septembre, Michel Barnier a considéré qu’il fallait « respecter » les élus locaux, car ils ont « une grande partie des solutions, si on veut bien leur faire confiance ». Catherine Vautrin est numéro trois dans le gouvernement. « La création de ce grand ministère confié à Catherine Vautrin, qui connaît bien l’action territoriale, c’est un signal plutôt positif », a estimé Carole Delga, présidente socialiste de l’Occitanie et à la tête de Régions de France. Laquelle soutient néanmoins, dans L’Alsace, le vote d’une motion de censure contre l’équipe de M. Barnier.

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