Jamais les institutions chargées de défendre l’environnement, la santé publique et les travailleurs n’ont subi autant d’attaques, financières, législatives et symboliques, de la part de la classe politique française.

Alors que les crises écologiques dépassent des seuils critiques reconnus par un consensus scientifique incontestable, et que les enjeux sanitaires ne cessent de s’aggraver, la crise du monde agricole a été l’occasion pour le gouvernement et les organisations patronales de resservir un discours anticontrôles et antinormes. Contentant ainsi le lobby de l’agro-industrie, une circulaire, datée du 4 novembre 2024, instaure pour les administrations de l’Etat un « contrôle annuel unique » dans le secteur agricole.

En outre, la réduction drastique des moyens alloués aux services de l’Etat et aux agences environnementales et sanitaires relève d’une irresponsabilité sans précédent. Le premier ministre, François Bayrou, et son gouvernement évoquent des agences « trop nombreuses » et certains syndicats agricoles multiplient les attaques physiques et médiatiques.

Un garde-fou essentiel

Les conséquences sont immédiates et tangibles : suppressions de postes à l’Office français de la biodiversité (OFB) et à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), réduction drastique du nombre d’ouverture de postes au concours de l’inspection du travail, réduction des effectifs et forte baisse du budget d’intervention de l’Agence de la transition écologique (Ademe), menace de fusions destructrices entre des organismes au détriment de la qualité du service qu’ils rendent au public. Ces attaques, menées au niveau national par l’exécutif, trouvent écho à toutes les échelles. Depuis l’arrivée de Valérie Pécresse à la tête de la région Ile-de-France, l’Institut Paris Région, pilier francilien de la recherche et de l’expertise en urbanisme et en environnement, a subi une réduction de 30 % de ses ressources financières. Cette déconstruction méthodique de nos outils communs de connaissance et de régulation prépare un affaiblissement généralisé de notre capacité à répondre aux crises écologiques et sanitaires, à protéger les travailleurs et la population.

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