Arielle Beck, à Paris, en avril 2025.

Il est 11 heures le 1er octobre près de la gare de l’Est, à Paris. Du hall d’un calme immeuble haussmannien filtrent des bribes de la Sonate n °3 de Chopin. La porte d’entrée s’ouvre sur une jeune fille gracile et gracieuse, dont les traits juvéniles, la peau diaphane et le flot mousseux de boucles châtain doré évoquent à la fois les anges musiciens de la Renaissance et quelque nymphe préraphaélite. A 16 ans, Arielle Beck vient de sortir chez Mirare un très beau premier album consacré à Schumann et Brahms. Elle fera ses débuts en récital le 12 octobre dans la série des « concerts du dimanche » au Théâtre des Champs-Elysées.

Pour être une donnée dans l’histoire de la musique depuis Mozart, la précocité n’en reste pas moins un mystère. La jeune Arielle Beck, née le 19 janvier 2009 à Paris, porte d’ailleurs au féminin le nom du génie de l’air dans La Tempête, de Shakespeare, un auteur qu’elle lit depuis l’enfance (Roméo et Juliette, Le Songe d’une nuit d’été) tout comme elle pratique le piano depuis l’âge de 4 ans, convaincue, dès son premier concert, à 9 ans, que sa vie s’attacherait, les doigts plus ou moins arrondis, à un alignement de touches noires et blanches.

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