
Le ministère de l’intérieur a recensé, lundi 22 septembre à 9 heures, 21 mairies ayant hissé le drapeau palestinien sur 34 875 communes, malgré l’interdiction, le jour où la France doit reconnaître officiellement l’Etat de Palestine, a-t-il annoncé à l’Agence France-Presse (AFP). D’autres mairies ont prévu de pavoiser le fronton de leur hôtel de ville dans la soirée.
Dans la matinée, plusieurs mairies ont en effet hisser le drapeau palestinien au fronton de leur hôtel de ville. « Ce soir, le président de la République annoncera à l’ONU la reconnaissance de l’Etat de Palestine. Nantes accompagne cette décision historique de la République française en hissant, pour la journée, le drapeau palestinien », a écrit lundi matin sur X la maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), alors que le drapeau flottait déjà devant sa mairie.
Un drapeau palestinien a également été hissé vers 9 h 40 au fronton de la mairie de Saint-Denis, en présence du premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, qui avait appelé à ce pavoisement, au moment où le président, Emmanuel Macron, doit officialiser la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU, en fin de journée.
« Il ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée (…). Nous avons fait le choix de le faire sur un moment, c’est le temps de la reconnaissance de l’Etat de Palestine », a fait valoir auprès de l’AFP le maire de la commune, Mathieu Hanotin (socialiste). Il a qualifié lundi matin ce jour d’« historique ». Le maire de Stains (Seine-Saint-Denis), Azzédine Taïbi (PCF), a également « procédé à la pose du drapeau palestinien, ainsi que celui du drapeau de l’ONU et de la Paix », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Neutralité des services publics »
La bannière rouge, noire, blanche et verte devrait aussi être exhibée au fronton d’autres mairies de la banlieue parisienne, telles que Nanterre, Bagneux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine ou Corbeil-Essonnes. A Malakoff, la maire, communiste, avait précédé l’appel et apposé un drapeau palestinien dès vendredi, resté au fronton de l’hôtel de ville, malgré une injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, sur recours du préfet des Hauts-de-Seine.
A Lille, le drapeau palestinien qui était déployé depuis la visite à la mi-septembre d’une délégation de sa ville jumelle Naplouse, en Cisjordanie, a été ôté lundi matin au départ de cette délégation, a fait savoir la mairie à l’AFP, et ne sera pas remis en place dans la soirée, à la demande du préfet.
Car Bruno Retailleau a donné consigne aux préfets de faire respecter un « principe de neutralité des services publics ». « L’Etat non seulement ne demande pas le pavoisement, mais demande le non-pavoisement », a insisté samedi le secrétaire général du ministère de l’intérieur, Hugues Moutouh.
Invité lundi matin de TF1, Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des affaires étrangères, a, de son côté, qualifié ces débats de « polémiques futiles ». « C’est un jour historique pour la paix et je ne souhaite pas (…) qu’il puisse être instrumentalisé aux fins de polémiques politiciennes, aux fins de nous diviser dans un moment où, plus que jamais, nous avons besoin d’être unis pour être fort », a-t-il ajouté.