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Le gouvernement vient de lancer la concertation sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), et sur la stratégie nationale bas carbone. La PPE, dont il sera question ici, vise à acter début 2025 des choix qui nous engageront pour des décennies en matière d’investissements sur les énergies renouvelables et le nucléaire. Le dossier de concertation diffusé le 4 novembre nous semble comporter beaucoup de non-dits sur des points majeurs.

L’objectif de sortie des énergies fossiles est à la base de la PPE, pour des raisons majeures de politique climatique et de souveraineté géostratégique. Les leviers pour atteindre cet objectif sont connus : maîtriser la demande par plus de sobriété et d’efficacité énergétique, et y répondre par une offre où les renouvelables et le nucléaire, dans un mix à définir, se substituent aux énergies fossiles.

Le dossier mis en concertation cite les démarches de modélisation et les scénarios envisagés. Les propositions chiffrées finalement retenues dans le projet de PPE entérinent le discours du président de la République à Belfort en février 2022, en prenant en compte les hypothèses les plus optimistes envisageables en matière d’allongement de la durée de vie des réacteurs existants, de rythme de lancement de nouveaux réacteurs, et de développement des renouvelables.

Est-ce faisable ? Est-on au juste point d’équilibre entre sobriété, efficacité, développement des renouvelables et du nucléaire ? Cela ne doit-il pas conduire, avant toute chose, à un débat de fond sur la maîtrise de la demande d’énergie pour les besoins particuliers et industriels, et sur l’évolution possible à court et moyen terme de la part de l’électricité dans la réponse à cette demande ?

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Chacun peut comprendre que les choix d’investissement à faire ne peuvent relever d’hypothèses socio-économiques totalement fiables pour 2040 ou 2050. Mais fonder ces choix sur des hypothèses très fragiles ou implicites nous semble étonnant.

Avant 2040, seules les énergies renouvelables et la prolongation des réacteurs actuels peuvent réduire la part des fossiles dans l’offre d’énergie. La fiche thématique énergie souligne le coût de l’allongement de quarante à cinquante ans de la durée de vie des réacteurs : environ 65 milliards d’euros de 2014 à 2028, hors coût du traitement de la « corrosion sous contrainte » : une vingtaine de réacteurs ont été arrêtés très durablement en 2022, sur fond de contrôles et de réparations de fissures. La même fiche indique qu’un allongement de cinquante à soixante ans, hypothèse retenue pour 2050, soulève de fortes réserves de la part de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), seule compétente pour l’autoriser.

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