
En contact radio avec le commissariat de Roubaix, Philippe Gouget hurle : « Top priorité ! On nous a tiré dessus, un collègue est touché ! Les deux individus ont pris la fuite. » Quelques instants plus tard, nouveaux échanges : « C’est la panique, là ! Il est derrière, il est pas loin. Il nous a retiré dessus ! » Ce qui devait être une simple interpellation de voleurs de voitures par deux policiers de la brigade anticriminalité (BAC) vient de basculer dans une scène de guerre, menée à l’arme lourde. Des inconnus ont tiré des rafales de kalachnikov et, dans un fourré, on retrouvera un Skorpion, un pistolet-mitrailleur tchèque, capable de tirer 850 coups à la minute. Nous sommes à Croix (Nord), ville cossue qui jouxte Roubaix, le 27 janvier 1996, et le « gang de Roubaix » vient d’entrer en scène.
Il ne la quittera plus avant plusieurs mois, avec surtout des braquages de supérettes – dont l’un se soldera par la mort d’un automobiliste qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment –, l’attaque ratée d’un fourgon de la Brink’s au lance-roquettes au cours duquel un convoyeur a été gravement blessé, et une tentative d’attentat à Lille.
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