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Histoires Web dimanche, novembre 9
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Au milieu de l’océan d’immeubles et de grisaille de la plus grande ville de l’hémisphère Sud émerge une vague figée dans sa course. Vue d’en bas, la masse ondulante de béton de 115 mètres paraît hésiter : va-t-elle porter les 22 millions d’habitants de la mégalopole à bon port ou les engloutir dans ses abysses ? Monstrueux et fascinant, l’édifice Copan (acronyme de Companhia Pan-Americana de Hotéis e Turismo ; « Compagnie panaméricaine d’hôtels et de tourisme ») dresse son imposante silhouette au 200, avenue Ipiranga, à Sao Paulo, cœur financier et industriel du Brésil.

Plus grand ensemble résidentiel d’Amérique latine et chef-d’œuvre iconique d’Oscar Niemeyer, le gratte-ciel sinueux, ourlé de brise-soleil, peut revendiquer le titre de « ville dans la ville ». Avec 5 000 résidents, répartis dans 1 160 appartements et six blocs d’habitation desservis par vingt-deux ascenseurs, auxquels s’ajoutent 72 commerces, il dispose de son propre code postal (le 01046-925). « Le Copan est l’emblème de ma ville polluée, bitumée, chaotique. Ma jungle de pierre », s’enthousiasme Mika Lins, fervente copanica, le surnom des habitants du Copan.

Cheveux de jais et grosses lunettes, cette comédienne de 59 ans a élu domicile, il y a un quart de siècle, dans un vaste appartement du bloc D, avec vue panoramique. « La nature, les parcs… très peu pour moi ! », dit-elle, moue dégoûtée. En 2005, Mika Lins a célébré son mariage au dernier étage, autour d’une pièce montée reproduisant la forme de l’édifice. « Célébrer l’amour, pour nous, c’était célébrer le Copan, lance-t-elle. Cet immeuble est ma passion. J’y resterai jusqu’à ma mort ! »

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