
Le colloque sur la Palestine annulé par le Collège de France en raison de la « polémique entourant sa tenue » se tiendra finalement bien jeudi et vendredi, et sera délocalisé au Centre arabe de recherches et d’études politiques (Carep) de Paris, a annoncé, mercredi 12 novembre, cet organisme, co-organisateur de l’événement.
« Nous tenons à remercier les intervenants d’avoir confirmé leur venue en France et leur participation, ainsi que les nombreux universitaires, chercheurs et étudiants qui ont exprimé leur attachement à la liberté académique et à l’indépendance de la recherche », a-t-il ajouté.
Le Carep précise que « la décision d’annulation, intervenue durant un week-end prolongé, a rendu la réorganisation de l’événement particulièrement complexe » et que le nouveau lieu choisi, à savoir ses locaux dans le 13e arrondissement de Paris, « ne permettra malheureusement pas d’accueillir l’ensemble du public prévu ». Mais l’événement sera « diffusé en direct et intégralement enregistré », assure-t-il.
Pour le Carep, « ce déplacement hors des murs du Collège de France devient l’occasion d’affirmer un principe fondamental : le savoir académique ne se limite pas à un lieu et il a vocation à être diffusé au plus grand nombre ». « En dépit des annonces faites par le ministre de l’éducation et de la recherche et de l’administrateur du Collège de France, nous vous attendons nombreux. »
Une annulation « responsable », selon le ministre de l’enseignement supérieur
Le Collège de France avait annulé dimanche ce colloque prévu de jeudi à vendredi, co-organisé par l’historien Henry Laurens, « en réaction à la polémique entourant la tenue » de l’événement. Le colloque avait été qualifié d’événement « propalestinien » par plusieurs personnalités.
Le ministre de l’enseignement supérieur, Philippe Baptiste, avait qualifié dimanche sur X l’annulation de « responsable ». « Défendre la liberté académique, c’est défendre un débat libre, respectueux et pluriel. C’est le message que j’ai porté auprès de l’administrateur du Collège de France au cours des derniers jours », avait-il affirmé. Pour lui, ce colloque, intitulé « Palestine et Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », tel qu’il avait été « programmé par ses organisateurs, risquait fort de ne pas réunir ces conditions ».
Près de 1 500 chercheurs, enseignants et étudiants ont signé une pétition demandant la démission de Philippe Baptiste, estimant que la décision d’annuler l’événement « constitue une grave atteinte aux libertés académiques et scientifiques ».




