Le moteur des ventes de cognac n’a pas retrouvé son plein régime. LVMH, le géant du luxe, en a fait le constat lors de la publication de ses résultats semestriels, jeudi 24 juillet. Moët Hennessy, sa division vins et spiritueux dont le britannique Diageo détient 34 %, a, en effet, affiché un chiffre d’affaires en retrait de 8 % à 2,58 milliards d’euros. Un nouveau recul après une décrue de 11 % sur l’ensemble de 2024, à 5,9 milliards d’euros. La potion est encore plus amère pour le résultat opérationnel courant qui plonge d’un tiers à 524 millions d’euros sur les six premiers mois de 2025.
Pour expliquer cette contre-performance, le groupe dirigé par Bernard Arnault, met en exergue « la faiblesse de la demande pour le cognac » et « l’impact sur la clientèle des tensions commerciales pesant sur les marchés-clés américain et chinois ». Or, Etats-Unis et Chine représentent, ensemble, 80 % des ventes de la précieuse eau-de-vie charentaise, dont la marque leader n’est autre qu’Hennessy.
Outre-Atlantique, LVMH, comme ses grands concurrents Pernod Ricard, propriétaire de Martell ou Rémy Cointreau connu pour sa marque Rémy Martin ont été pris à contre-pied. Après la période d’euphorie post-Covid-19, pendant laquelle les alcools de luxe coulaient à flots, la vague d’inflation a bousculé le comportement des consommateurs. Ils ont soudain été regardants à la dépense au moment même où les groupes de spiritueux continuaient à augmenter leur prix. Le décrochage a été brutal. Un même attentisme a saisi les clients chinois rendus soucieux par le ralentissement de l’économie de leur pays.
Apres batailles commerciales
A ce nouvel état d’esprit des consommateurs, sont venues s’ajouter d’âpres batailles commerciales. Le cognac s’est retrouvé pris au piège d’un conflit entre l’Europe et la Chine depuis début 2024. La filière a poussé un soupir de soulagement, début juillet. Si Pékin s’est prononcé pour l’application de droits de douane de 32 % sur les eaux-de-vie de vin européennes, les entreprises qui s’étaient engagées à fixer un prix minimum, correspondant à une hausse des tarifs comprise entre 12 % et 16 %, en ont été, pour la plupart, exemptées.
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