Le climat s’est longtemps maintenu au sommet des préoccupations mondiales, comme le péril des périls. « Le changement climatique est la mère de tous les problèmes globaux d’environnement », a pu écrire le juriste Daniel Bodansky, qui suit depuis plus de trois décennies les conférences consacrées à la question. L’est-il encore ou le demeurera-t-il ? Pas sûr.

Décryptage (2020) : Article réservé à nos abonnés L’accord de Paris sur le climat, qui fête ses cinq ans, a-t-il tenu ses promesses ?

L’accord de Paris, en 2015, fut le point d’orgue de la montée en puissance de cet enjeu. Pour la première fois, les pays parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, signée en 1992, se dotaient d’une cible de température à ne pas dépasser : « Contenir le réchauffement climatique nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C. »

La cause est aujourd’hui entendue. Les engagements des Etats placent la planète sur une trajectoire qui pourrait atteindre + 3 °C, voire plus, d’ici à 2100. Les émissions mondiales de CO2 atteignaient 15 gigatonnes en 1972, au moment de la première grande conférence sur l’environnement tenue alors à Stockholm ; un demi-siècle plus tard, elles avaient bondi à 40 gigatonnes. Sauver le climat est hors de notre portée.

Fin d’un cycle

Une enquête, portant sur les deux tiers de la population mondiale et conduite en 2022 par l’institut Ipsos pour EDF, montre que l’enjeu du changement climatique ne progresse pas dans les opinions du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique du Sud. Le niveau d’inquiétude, certes élevé, vient après d’autres priorités économiques et sociales. Trois ans plus tard, toujours selon Ipsos, le changement climatique semble inquiéter de moins en moins à l’échelle globale.

L’émotion et les passions jouent un rôle. Du côté des risques climatiques, un champ lexical dramatique a été, à raison, mobilisé par des acteurs d’horizons les plus divers, de la militante Greta Thunberg à l’ex-président américain Joe Biden, pour évoquer une « menace existentielle ».

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